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CEMAC : la santé au rythme du prix du baril de pétrole

le siège de la BEAC, organe de la CEMAC

CEMAC : siège de la BEAC

La CEMAC semble reprendre du souffle pour le moment, à en croire le Président sortant Idriss Deby et Ona Ondo, le directeur de la BEAC. Mais pour combien de temps ? Les économies de cette Sous-région semblent ne marcher qu’au gré du prix du baril de pétrole.

 Les 24 et 25 mars 2019, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) se sont retrouvés à N’Djamena, la capitale du Tchad, à l’occasion de la 14è rencontre au sommet, pour discuter de la situation économique et financière de leur sous-région. Respectant le principe de la présidence tournante qui régit cette institution, après Idriss Déby Itno qui vient d’y passer, c’est au tour du Président Camerounais Paul Biya de prendre ses rênes. En décembre 2016, le président Paul Biya du Cameroun avait réuni ses pairs à Yaoundé pour une réunion d’urgence sur la situation économique, marquée notamment par la chute des prix du pétrole à l’international. Une situation qui avait entrainé la baisse des recettes pétrolières et des fonds de dépôts dans la CEMAC. Avec à la fin la peur d’une nouvelle dévaluation. Trois années plus tard, le discours a changé, on est beaucoup plus optimiste. Seulement il fallait faire une réelle évaluation au sommet.

Un peu d’espoir pour la Sous-région CEMAC

Dans son discours d’ouverture, Idriss Deby, le président du Tchad a dressé son bilan à la tête de la Conférence des chefs de l’Etat de la CEMAC. Il a déploré les foyers de tension qui persistent malheureusement dans la Sous-région et a invité ses pairs à poursuivre la lutte contre le terrorisme et le groupe islamique Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad. Il a déploré l’exécution «mitigée» de la Taxe communautaire d’intégration (TCI). Selon lui,« la sécurisation de la TCI aurait sans doute favorisé des résultats hautement appréciables. Or celle-ci, bien que convenue entre tous les États membres, n’est formalisée à ce jour que par le Gabon et le Tchad avec de surcroît, dans ces deux pays, un fonctionnement encore non optimal.». Mais Idris Déby se félicite par ailleurs de l’embonpoint qui renait petit à petit au sein des six pays membres avec un prévision d’un taux de croissance à 3,2 % en 2019 et 3,5 % en 2020 et 2021 contre 1,5 % en 2018 et 0,2 % en 2017.

Quant au président de la commission de la CEMAC, monsieur Daniel Ona Ondo, la tendance négative enregistrée depuis 2014 suite à la chute du prix du pétrole est aujourd’hui inversée grâce à la libre circulation des personnes dans l’espace communautaire. Pour ce dernier, la paix est capitale si les initiatives en matière de relèvement économique veulent rencontrer un vrai succès. Il faut à tout prix sécuriser la zone contre les groupes terroristes. Il est clair que toute perspective ne tient compte que du baril du pétrole.

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La conférence a recommandé au président de la commission de la CEMAC de proposer un calendrier en commun accord avec les autorités centrafricaines pour le retour du siège de l’organisation à Bangui. En prélude aux travaux des chefs d’Etats et de gouvernement qui se sont ouverts sous le thème : « Redynamiser l’intégration régionale et restaurer la sécurité en zone CEMAC pour le renforcement des réformes économiques », la 33ème session ordinaire du conseil des ministres de l’Union Economique de l’Afrique Centrale (UEAC) s’était tenue le 22 mars 2019 et celle du comité ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) le 23 mars 2019.




Outre l’intégration sous régionale et la sécurité  en zone CEMAC, selon le communiqué de la convocation des assises du Président Idris Deby alors président sortant, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont également penchés sur « l’examen du niveau de mise en œuvre des résolutions de la session extraordinaire réunie le 25 octobre 2018 pour la relance des économies des pays membres, l’évaluation de l’avancement du Programme des réformes institutionnelles; et la revue des mécanismes de financement de la CEMAC par le recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration ».

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