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Scolarité : le paiement par voie électronique se crée un ennemi

Le paiement par voie électronique

Une classe de lycée. Paiement par voie électronique

Depuis la rentrée scolaire 2018 – 2019, le paiement par voie électronique a laissé certains chefs d’établissements amères. Une opportunité de bonne gouvernance qui se retrouve au milieu des réseaux indélicats et d’égoïstes. Lorsque le gouvernement camerounais a pris la mesure de faire passer tout le liquide exigé par les établissements scolaires par le Trésor public, il entendait sécuriser la procédure de paiement des frais exigibles dans ce milieu par voie l’électronique. Mais comme toute nouvelle mesure, elle n’a pas fait que des heureux.

Alors que les parents adhéraient plus facilement en l’idée, certains chefs d’établissements et autres personnalités civiles étaient plutôt dubitatifs. Aujourd’hui encore, ils continuent de râler. Cependant la mesure semble être partout appliquée comme le dit Madame Elisabeth Ntonga, le proviseur du Lycée Leclerc : « il y a seulement un petit nombre qui n’a pas validé les inscriptions ». Mais madame le proviseur du Lycée Leclerc demande un peu plus de compréhension de la part des partenaires du paiement électronique : « Que les opérateurs nous aident aussi à envoyer l’argent à temps […] nous avons les difficultés ».

Le paiement par voie électronique, une initiative à polémique aujourd’hui ?

On le sait la mesure n’emballe pas tous les chefs d’établissements, mais aucun d’eux ne veut dire cela tout haut. Chacun craindrait pour son poste. Pour leur décharge, il est vrai qu’entre les procédures et le dispatching dans les établissements, la fluidité n’y est pas encore tout à fait. Les opérateurs partenaires ne respectent pas complément leur part dans le contrat. Et pourtant, le partenariat paraphé entre le ministère des établissements secondaires et les opérateurs prévoyaient bien une clause de célérité. Par exemple, le dépôt de l’argent au trésor public dans un délai de 48 heures. La mesure du ministre des enseignements secondaires (Minesec) qui devait éloigner la circulation de l’argent liquide dans les établissements scolaires semble avoir plutôt créé d’autres goulots d’étranglement. Certains proviseurs ont encore de la peine à retirer ce qui doit revenir à leur établissement en ce début du nouveau et dernier trimestre de l’année scolaire.

Pour l’heure, les chefs d’établissements se plaignent des retards à la transmission des frais de fonctionnement. Le gouvernement de son côté rassure que tout cela va rentrer dans l’ordre. Son souci majeur dans le combat contre la corruption reste le fonctionnement des établissements scolaires. Pour monsieur Léopold Ndjonan Tchatchouang, Chef de division des affaires juridiques du Minesec, la grogne existe tout simplement « parce que les chefs d’établissements ne manipulent plus les liquides à la fréquence qu’ils avaient avant. Lorsque les partenaires collectent les frais exigibles, ils ont 48 heures pour que cet argent soit versé au Trésor. Par conséquent, quelques fois on peut avoir des difficultés liées à la rareté des liquidités ».

Une innovation qui a besoin de temps

Le paiement par voie électronique est l’une des innovations de la rentrée scolaire 2018 – 2019. La numérisation du paiement des frais exigibles et des frais d’examen par le ministère des enseignements secondaires n’est qu’à ses débuts. Si le troisième trimestre est lancé et que l’innovation semble se transformer en pilule amère. « Les collectes sont véritablement effectuées, les sommes collectées par les partenaires ont été virées au trésor public. Ce projet permet aux établissements scolaires de gérer de façon transparente les fonds qui leur sont alloués pour la bonne marche de l’école », nous répond-on au Minesec.

Le paiement par voie électronique n’est qu’à sa première année.  Des choses restent donc à parfaire. Le Chef de division des affaires juridique du Minesec, Léopold Ndjonan Tchatchouang, dit qu’il y a des raisons de croire au redressement d’ici l’année scolaire prochaine. Le juriste nous informe que : « madame le ministre a initié une correspondance adressée au ministre des finances pour lui demander de bien vouloir mettre à disposition les reliquats des sommes qui ont été collectées et logées au Trésor de façon informelle. Nous sommes au courant que les reliquats d’argent ont été mis à disposition à l’attention des chefs d’établissement à travers différents circonscriptions financières du pays ». Selon certaines indiscrétions, des dispositions sont en train d’être prises au plus haut niveau afin de normaliser tout cela, voire de sanctionner les indélicats. On espère que tout ira mieux d’ici l’année scolaire prochaine pour que nos enceintes scolaires redeviennent des lieux du savoir et non de la corruption, voire de la délinquance que nous observons en milieu scolaire. Le cas du drame du Lycée bilingue de Deido.

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