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Camair-Co : le flou artistique depuis une zone de turbulences

La Camair-Co a un nouveau DG en huit ans d’existence

La Camair-Co a un nouveau DG en huit ans d’existence

La gestion de fait de la Camair-Co serait passé entre les mains du Ministère des Transports avec la nomination de Roger Njipendi Kouotou comme DG. Ce dernier affirme n’avoir qu’« une connaissance sobre » de la compagnie. Mais peu importe, car le gestionnaire serait à présent le Ministère des Transports. Et pourquoi pas la Présidence de la République elle-même?

Camair-Co connait son huitième Directeur Général en huit ans. Ernest Dikoum laisse sa place à Louis Roger Njipendi Kouotou. Loin de toute polémique, il est à noter que ce changement n’est pas justifié par une quelconque incompétence de cet ancien responsable Afrique de l’Ouest d’Emirates, mais qu’il suit plutôt la logique de la nouvelle politique de l’Etat du Cameroun pour sa compagnie aérienne. Chaque Directeur général a des missions bien précisées dans un cahier de charges. Il s’agissait entre autres pour Ernest Dikoum de ramener de la clientèle à Camair-co et de permettre à cette compagnie de pouvoir avoir une certaine autonomie financière. Ce qui a été réalisé jusqu’à la nouvelle entrée en zone de turbulences.

Après l’embellie, Camair-Co rechute

Comme avant lui les Néerlandais Alex Van Elk et Matthij Boertien, des Camerounais Frédéric Mbotto Edimo, Jean-Paul Nana Sandjo, le 27 mai 2019, Ernest Dikoum a laissé sa place lors du Conseil d’Administration qui a eu lieu au Hilton de Yaoundé. Il a donc été remplacé par celui qui était alors son Président du Conseil d’Administration, PCA, Louis Georges Nipendji Kouotou pour une nouvelle approche de la gestion. Comme à l’ère de la Cameroon airlines (Camair), l’ancienne compagnie aérienne de l’Etat du Cameroun, par Décret présidentiel, le Ministre des Transport Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena devient le PCA de Camair-Co. A la sortie ce Conseil, Max Constant Mve, ancien Directeur de la maintenance, devient Directeur général adjoint en remplacement de Moussa Habouba. Ainsi, le Gouvernement a décidé de mettre un pied dans l’administration de la compagnie.

Après des années 2017 et 2018 qui a vu le chiffre d’affaires et la clientèle croître, malgré la baisse des tarifs pour le personnel de l’Etat demandé par le Premier ministre Joseph Dion Nguté, la compagnie aérienne publique camerounaise est retombée dans la zone de turbulences depuis janvier 2019 une fois ses cinq aéronefs sur six ont été cloués au sol pour diverses pannes. Ceci a rapidement entraîné une dégradation du service sur les vols domestiques et la fermeture des destinations africaines. Par conséquent, la baisse de ses activités a fait rechuter son chiffre d’affaires et mené le personnel à réclamer jusqu’à deux mois d’arriérés de salaire à la compagnie, entre février et mars 2019. Il a fallu une intervention financière du ministère des Finances pour calmer les employés.

Gérer en arrière plan

Le Gouvernement aurait décidé entre temps d’injecter une fois de plus quelques milliards pour la relancer. Propriétaire de cette compagnie à 100 %, c’est avec une première enveloppe totale de 6 milliards de FCFA qu’il compte commencer. Dans cette enveloppe, la nouvelle équipe aurait déjà reçu un virement d’un peu plus de 1,5 milliard de FCFA qui a été autorisé le 22 mai par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Ce dernier aurait lui-même reçu, la veille, une instruction du Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, ordonnant le payement en urgence d’une dette de 677 millions de FCFA réclamée à Camair Co par Ethiopian Airlines, le partenaire qui assure la maintenance de certains aéronefs de la compagnie aérienne camerounaise.

Cependant, le nouveau DG n’est pas un spécialiste de la gestion des compagnies aériennes. On aura donc tout à penser que la nomination de Ngallè Bibehe, le Ministre des transports comme PCA est un contournement que la Présidence fait pour administrer Camair-Co par le Gouvernement. Le DG, un ancien chargé de missions à la Présidence ne sera donc qu’un relais et non pas le véritable gestionnaire de Camair-co qui, lui, sera le Ministère des Transports. Un ministère qui devra trouver des solutions pour remettre en circulation les aéronefs cloués au sol et renflouer la flotte de la compagnie nationale. Le point positif dans tout ceci est que la gestion de Ernest Dikoum a prouvé qu’avec plus d’avion Camair-co peut définitivement se relever.

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