ÉNERGIE

Sonara : et si l’incendie était d’ordre criminel ?

Unité de production de la Sonara

D’origine criminelle ou non l’incendie de la Sonara pourrait devenir un nouveau front ouvert contre la stabilité du Cameroun si des mesures appropriées ne sont pas appliquées rapidement. Dans la nuit du 31 mai 2019, la Société Nationale de Raffinage (Sonara) du Cameroun a été le théâtre d’un grand incendie aux environs de 22 heures, (21hGMT). Des dégâts multiples ont mené à l’arrêt des activités de ce fleuron de l’économie du pays pour une période indéterminée.

« Incendie grave dans nos unités de production, entraînant des dégâts et un arrêt de production de toutes nos unités pour une période à déterminer… Nous vous informeront de la cessation de ce cas de FORCE MAJEURE en temps utile ». Jean-Paul Simo Njonou, Directeur Général de la Sonara. Sur hautes directives du chef de l’Etat, le Ministre de l’eau et de l’énergie, (Minee), s’est rendu à Limbe ce samedi, 02 mai, dans la région du Sud-Ouest, l’une des deux régions en proie à la vague séparatiste où se trouvent les installations de la raffinerie, afin d’évaluer les dégâts causés par cette flamme qui a ravagé une partie de la seule raffinerie du Cameroun.

Des enjeux autour de la Sonara

Les premières déclarations du gouvernement parlent d’un « incident d’origine technique ». Tout serait parti d’une déflagration enregistrée lors de la relève du car, a rapporté la Crtv radio, la radio nationale. On apprend d’elle également que les flammes aurait consumé quatre unités de production, quelques bacs de stockage et affecté  le  bloc administratif. Dans un communiqué des autorités camerounaise « Le gouvernement tient à rassurer les populations, que les dispositions sont prises pour l’approvisionnement continue de l’ensemble du territoire national en produit pétrolier, et la remise en état, des unités de productions dans les plus brefs délais. Le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes afin que ce malheureux incident n’est pas d’impacts négatifs sur la population riveraine et pour que le projet d’extension et de modernisation de la Sonara se poursuive normalement ».

Alors que l’enquête mise en place par le gouvernement seule pourra avec exactitude dire ce qui s’est passé, certains leaders de l’Etat fictif revendiquent ouvertement être les auteurs ou les concepteurs d’une attaque contre les intérêts pétroliers camerounais. Seulement à ce jour, rien ne donne du crédit à ces allégations. Une récupération malheureuse pour une cause perdue d’avance. Dans une guerre de communication, des parties en conflit aimeraient, chacun, montrer ses gros bras. Parce que les enjeux restent le contrôle du sous-sol de cette partie de la République du Cameroun, la piste ne peut être balayée d’un revers de la main. Dans une lutte de sécession, on a vu pire que ça aux Etats-Unis d’Amérique, au Biafra du Nigéria, ou avant la division du Soudan.

Prudence

L’on ne peut nier que les esprits viciés et radicaux sont à même d’utiliser le terrorisme comme moyen pour arriver à leur fin. Ce qui se voit depuis dans ce conflit avec des décapitations, des enlèvements, des incendies d’écoles et des marchés. Toutes choses qui demandent de ne pas exclure que, les séparatistes soient passés à une étape supérieure. Couper le pays qu’ils combattent de ses ressources énergétiques et financières pourrait aboutir à un soulèvement populaire, si la situation n’est pas prise en considération dans son aspect stratégique par le pouvoir.

Surtout quand on sait qu’en mondovision sur nos chaînes de télés et radios, des leaders qui sympathisent avec le mouvement sécessionniste appellent ouvertement à plus d’astuces pour faire céder le pouvoir. Toute violence verbale qui conditionne des mentalités plus ou moins déjà radicalisées. Le Cameroun a toujours les capacités d’importer à côté des réserves de souveraineté. La question est de savoir combien de temps pourrons-nous tenir, si la situation perdure.

Simon Ngaka

Directeur de la Publication de Saimondy, Journaliste à l'hebdomadaire "ça presse", Analyste géopolitique, Écrivain, Ingénieur de son, Auteur - Compositeur et Producteur de musique. Simon Ngaka est aussi webmaster. En 2009, il met sur pied le groupe des sites de communication Saimondy (.com, .net, .org. et acheteraucameroun.com). Téléphone : +237 - 699340064 / Email: saimondy@gmail.com

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