ÉDITORIAL

Suisse : faut-il donner raison aux Sous-préfets du Cameroun ?

Manifestation du 29 juin 2019, répression policière à Genève en Suisse

Paul Biya est en Suisse. Une autorisation des autorités helvétiques à manifester et une police qui est là pour encadrer les manifestations, que demandaient-ils de plus ? Ils ont quand même réussi l’exploit d’arriver à la violence contre une police étrangère, sur un sol étranger. Ils auraient pu rendre la civilité à leur hôte, ils auraient pu démontrer que le pouvoir de Yaoundé à tort de ne pas les laisser manifester, une occasion de prendre le monde à témoin qu’ils sont pacifiques. Au contraire, on a plutôt eu droit à des actes de violence et de défis à toutes les lois, peu importe le territoire. Un arrière-goût de gâchis.

Lorsque vous dites au monde que vous ne pouvez pas manifester dans votre pays et que la Suisse, un pays Européen, vous donne en retour une possibilité de dire ce que vous avez à dire, pourquoi arriver encore à une confrontation avec sa police ? Pourquoi encore violer les règles et codes de votre hôte ? Si l’on se défend de faire des marches blanches et pacifiques, comment arrive-t-on à des débordements qui amènent aussi une police étrangère et non Camerounaise à l’utilisation de la force ? Si vous arrivez à faire ça en Europe, comment peut-on vous accorder du crédit d’une marche sans heurts au Cameroun ? Ce sont des questions qui taraudent presque tous les esprits des Camerounais à présent, voire de celui de chaque individu au monde qui a vu ce qui s’est passé ce 29 juin 2019 à Genève.

Une violence inutile en suisse

Il faut le dire, quitte à faire mal à certains, le monde entier a vu en ce jour que ceux qui manifestent contre le régime en place sont pour la plus grande majorité des aigris du régime et des individus violents rejetés par leur pays. Des hommes politiques en manque de crédibilité. Ceux que le peuple refuse de suivre et n’adhère non plus à leur idée de violence pour mettre Maurice à la place de Paul. Mais que le gros de la société Camerounaise, le gros de la diaspora, pour rester en Europe, n’adhère pas à ce mouvement, à ces manifestations qui sont beaucoup plus un chemin détourné de mettre un homme au pouvoir, mais non de parler des problèmes du peuple camerounais. Comment comprendre autrement que c’est lorsque le pouvoir parle de dialogue inclusif que certains ont encore plus d’inspiration pour dire au monde que le Cameroun est moins que le Niger ou Érythrée ?

Le Cameroun n’est pas un enfer. C’est la 15ème économie d’Afrique, avec un IDH qui le classe en bien meilleure position que la première puissance d’Afrique qu’est le Nigeria, que la Côte d’ivoire qui est la seconde économique de l’Afrique de l’Ouest et que tous les pays de la CEEAC. Tout a commencé avec l’annonce de l’arrivée du Président Paul Biya en Suisse. Certains opposants radicaux à son régime ont trouvé en cela une occasion de se faire entendre. Le 25 juin dernier, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant son hôtel et on a vu quelques individus tenter d’aller le déloger dans sa suite, au mépris de toutes les règles internationales et camerounaises. Il a fallu que sa garde personnelle intervienne pour remettre de l’ordre en quelques minutes. Cet incident presque diplomatique a poussé les autorités Camerounaises de rappeler aux autorités helvétiques la signature des accords de Genève. Le 29 juin dernier, on parle de près de 200 personnes qui ont demandé à manifester en Suisse. Ce qui leur a été accordé, avec cependant des précautions.

Du gâchis

Les autorités suisses ont tenu à dicter des règles, une ligne rouge à ne pas franchir qui a été tracée à 1 km du lieu de résidence du Président de la République du Cameroun (PRC) et l’interdiction d’utilisation d’arme de quelques sortes. Ce qu’on a constaté malheureusement, c’est qu’au lieu de saisir l’occasion de dire au monde ce qu’ils reprochent à Paul Biya, les manifestants et opposants au régime ont plutôt brillé dans tout ce qu’on leur reproche au Cameroun, tout ce qui poussent les Sous-préfets et Préfets d’interdire des marches au Cameroun, qu’elle soit rouges ou blanches. Les manifestants ont plutôt instruit ceux qui à l’international et à l’intérieur, ceux qui hésitaient encore à donner du crédit au Gouvernement de l’Etat du Cameroun, qu’une manifestation de ces individus au Cameroun serait catastrophique. Et que, c’est peut-être fort instruits des projets peu clairs derrière la demande de manifestation d’un certain parti politique que les autorités du pays ont du mal à accepter des marches. Ce d’autant plus qu’une fois encore l’on a entendu scandé le nom de leur leader et son effigie brandit.

Tout ce qui fait que les Camerounais qui ont mis l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 derrière eux, n’ont pas ce réflexe de soutenir et encore moins de cautionner ces manifestions. Déjà, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander à ces manifestants de qui tiennent-ils mandat de parler au nom du peuple, et de quel peuple se prévalent-ils ? Quels est leur objectifs ? Et pourquoi autant de violence ? Les archives en témoigneront surement un jour. Il faut aussi signaler que les partisans du parti au pouvoir et les républicains ont également été autorisés à manifester leur soutien au Président Paul Biya. Une contre manifestation qui a amoindri fortement l’effet des opposants.

Simon Ngaka

Directeur de la Publication de Saimondy, Journaliste à l'hebdomadaire "ça presse", Analyste géopolitique, Écrivain, Ingénieur de son, Auteur - Compositeur et Producteur de musique. Simon Ngaka est aussi webmaster. En 2009, il met sur pied le groupe des sites de communication Saimondy (.com, .net, .org. et acheteraucameroun.com). Téléphone : +237 - 699340064 / Email: saimondy@gmail.com

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