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Scandale : des armes françaises retrouvées aux mains de Haftar en Libye

Armes françaises en Libye

Armes françaises en Libye

Encore un scandale sur les armes françaises. Accusée récemment au Yémen pour les mêmes faits, la France violerait aussi l’embargo de l’ONU sur les armes en Libye. Décidément, ce pays est un entrepreneur de guerre. selon le New York Time, ses missiles de grandes puissances ont été retrouvés entre les mains du général libyen Haftar. Une information qui embarrasse l’Elysée et son Quai d’Orsay. Et selon certaines ONG, les deux parties en conflit achètent des armes aussi bien en Turquie, en Arabie Saoudite, ou en Chine alors que le pays est sous embargo depuis 2011. Plus qu’un non-Etat, la Libye est devenue un champ où se nourrissent les vendeurs d’armes et les entrepreneurs de guerre.

Dans ce conflit que se livrent les enfants d’un même pays, un conflit qui s’enlise depuis l’assassinat du guide libyen Mouammar Kadhafi, il ne se passe pas un jour sans que ne crépite une arme, ou sans qu’on n’enregistre pas de dommages humains et matériels. Les armes utilisées sont fabriquées loin de la Libye, par ceux qui ont tout fait pour détruire ce qu’était il y a encore quelques années, le pays le plus développé du continent Africain. Des missiles de l’armée française ont donc été retrouvés aux mains des forces de Khalifa Haftar, alors que le pays est soumis à un embargo sur les armes. L’information n’a pas été démentie par les autorités françaises. Comment auraient-elles pu alors que les missiles retrouvées leur ont été vendues par les Américains dans la lutte contre le terrorisme en Afghanistan ? Selon le journal Américain New York Time, les numéros de série de ces missiles ont été retracés, ils ont bel et bien été fabriqués chez Lokheed Martin et vendu à la France, ils faisaient partie d’une commande de 260 missiles destructeurs de chars, passée en 2010 par Paris à Washington. Des armes françaises tuent bel et bien en Libye.

Le champ des marchands d’armes

Mais la question est celle de savoir comment des missiles vendus par les USA à la France se sont-ils retrouvés dans l’arsenal du maréchal Haftar ? Comment quatre missiles antichars Javelin se sont retrouvés au poste de commandement avancé de Gharyan où le général Haftar avait installé sa base temporaire lors de son offensive sur la capitale libyenne ? Pour l’instant personne ne peut dire comment mais une chose est sûre, beaucoup de pays vendeurs d’armes ne respectent pas l’embargo de l’ONU sur la vente d’armes à ce pays.

La résolution 1970 confiée à l’opération militaire Sophia de l’Union européenne semble inopérante et l’on se demande pour qui ce 11 juin 2019, les quinze membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité ont adopté la résolution 2473 prolongeant d’un an l’embargo sur les livraisons d’armes à la Libye et autorisant les États à « inspecter en haute mer, les navires à destination ou en provenance de la Libye, s’ils ont des motifs raisonnables de penser que ces navires transportent des armes ou du matériel connexe ». Dans la base avancée de Gharyan, hormis les quatre missiles antichars Javelin de fabrication américaine, les forces loyales au gouvernement de Fayyez Al Sarraj sont tombées sur des drones d’attaque chinois, des obus d’artillerie issus des Emirats arabes unis. Amnesty International a publié un communiqué de presse ce mercredi, 3 juillet, contre les violations continues de l’embargo sur les armes imposé à la Libye par l’ONU depuis 2011. Il y est clairement dit que pour le contrôle de la capitale Tripoli,

La guerre des marchands d’armes

« La Jordanie, les Émirats arabes unis et la Turquie, entre autres, le bafouent manifestement en fournissant des véhicules blindés, des drones, des missiles guidés et d’autres armes […] Le Conseil de sécurité de l’ONU doit de toute urgence prendre des mesures pour faire respecter l’embargo, et les parties en conflit doivent respecter le droit international humanitaire et cesser de mettre en permanence en danger les civils », Magdalena Mughrabi, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International. Le 19 juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait confirmé que son pays fournissait des armes au GNA pour, selon lui, « rééquilibrer » la situation face aux forces de Khalifa Haftar. Finalement, la Libye est devenue un champ où chacun vient piocher pour nourrir ses citoyens. L’administration américaine a indiqué enquêter sur ces informations, tandis que les Émirats ont démenti, mardi 2 juillet, avoir acheminé de tels missiles en Libye.

Toutefois la France indique ne pas y avoir acheminé ces armes pour le général Haftar. Selon elle, « Ces armes étaient destinées à l’autoprotection d’un détachement français déployé à des fins de renseignement en matière de contre-terrorisme », a confirmé, mercredi 10 juillet, le ministère français des armées. Les quatre missiles, « endommagés et hors d’usage », avaient été « temporairement stockés dans un dépôt en vue de leur destruction et n’ont pas été transférés à des forces locales ». Même si cela serait démontré un jour, la découverte de mercredi 26 juin à Gharyan aura l’importance d’avoir permis au monde de savoir que la France soutient le Général Haftar par au moins ses forces sur le sol libyennes qui lui donnent des renseignements sur les positions de son adversaire.

Armes françaises ou sous-traitance ?

La France a beau nier, il lui sera difficile de ne pas laisser le monde voir qu’après l’élimination physique du guide Mouammar Kadhafi par Sarkozy et la communauté internationale, à présent, sous couvert de la lutte antiterroriste, ses agents du service action de la DGSE, son service de renseignement extérieur, sont déployés aux côtés des forces d’Haftar pour lui vendre des armes françaises et pour le conseil.




Un rappel fort est que le 17 juillet 2016, trois sous-officiers français avaient péri dans le crash d’un hélicoptère dans la région de Benghazi, le fief du maréchal libyen, suscitant les premières accusations de “duplicité” de la part des autorités légales de Tripoli. Jalel Harchaoui, chercheur spécialisé dans la Libye à l’institut Clingendaelorg à La Haye estime que « La débâcle des Javelin suggère très probablement la présence d’officiers de la DGSE avec l’ANL […] Cela montre aussi, eu égard à la sophistication et au coût élevé de ces missiles, que les officiers français se tenaient probablement prêts à engager une action militaire dans des circonstances données, qu’ils ne prodiguaient pas seulement leurs conseils. ». En plus, cette découverte pourrait tout aussi aboutir à une crise entre la France et les Etats-Unis d’autant plus que le contrat ne stipulait pas que les armes vendues se retrouvent en Libye. Sauf si ces deux-là malaxent l’international dans la boue là où la France est une sous-traitance des USA.

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