Site icon Saimondy Actualités

La Camair-Co vend aussi à présent ses billets d’avion via mobile money

Mobile Money et interopérabilité

Mobile Money et interopérabilité

Après l’annonce de la réduction des tarifs aux personnels de l’Etat le 25 février 2019, la société d’Etat franchit un nouveau pas pour sortir de la zone de turbulence après la nomination de Roger Njipendi Kouotou. En signant un accord avec les opérateurs de mobile money, l’étoile du Cameroun facilite l’achat de ses billets d’avion. La compagnie aérienne nationale du Cameroun opte pour le mobile money dans son service de vente. Plus besoin de se déplacer pour ce service par exemple, il suffira à présent de contacter par téléphone le service client de Camair-co, d’indiquer des détails du voyage : nom, date, heure, adresse mail, numéro de téléphone, pour obtenir une référence téléphonique.




Cette référence servira au paiement du billet d’avion par la plateforme mobile money indiquée. Le voyageur reçoit alors une confirmation de paiement par mail avec un numéro de billet d’avion. Et ceci, tous les jours, y compris les week-ends et les jours fériés, à partir de son téléphone portable. Ce mode de paiement prend du volume au Cameroun. On va à plus de 33 % selon les statistiques nationales et il est appelé à grossir encore chaque jour. Des transporteurs l’adoptent déjà, aussi bien que certains grossistes. Mais ce qui est le plus porteur dans cette manière de payer ses frais et ses factures, c’est que la pratique a touché les quartiers. Notamment ceux de Douala, la Capitale économique, où le simple coiffeur, la vendeuse au marché, le boutiquier du coin, vous rendent le service demandé une fois que son téléphone reçoit de vous le montant demandé.

Parlons mobile money

De 2006, date de l’arrivée de mobile money au Cameroun, à 2019, le parc d’utilisateurs monte à presque 10 millions de clients. Selon l’Institut National de la Statistique dans une récente étude nous avons des parts de marché suivants : MTN mobile money avec 40,7% (5 millions de clients), Orange money est à 40,3% (4,5 millions de clients), et Afrikpay 8,5%. Avec l’interopérabilité des systèmes de paiements dans la zone CEMAC bientôt effective, avec par exemple la plateforme de gestion Mowali entre MTN et Orange au Cameroun, il y a raison de croire qu’on soit allé dans une voie de non-retour.




L’interopérabilité va donner la possibilité de faire des transactions entre différents types de comptes, par exemple entre compte mobile et compte bancaire, et entre les pays de la CEMAC. Elle obligera les opérateurs à s’équiper de plateformes qui leur permettront d’émettre leurs propres monnaies électroniques, interchangeables entre divers acteurs. On comprend aisément que la bataille de positionnement pour des parts de marché sera ou est même déjà féroce. Les Etats sont juste obligés d’y faire une réglementation à leur avantage car pour l’instant, ce sont les multinationales téléphoniques qui raflent la mise, sans avoir parfois une licence appropriée à ce genre d’opération financière réservée encore aux banques.

Une bonne affaire

L’arrivée de nouveaux porte-monnaies électriques ou plateformes de transaction dans la société camerounaise prouve que ça marche plutôt bien : Yup pour la SGB, Possa pour Nexttel, UBA vient de lancer le sien comme Orange et MTN qui se sont mis ensemble sur une même plateforme appelée Mowali. Sans compter certaines institutions bancaires ou de transfert d’argent qui s’exercent depuis déjà quelques mois à cette interopérabilité tels que Union express, Ecobank, etc.







Nous pensons que le business dans ce secteur est promoteur au Cameroun où rien que le transfert de monnaie électronique à partir des terminaux mobiles a représenté un marché de 1 500 milliards FCFA. Selon une enquête du cabinet indépendant « Goodwill management » le service « Orange Money » produit ce jour des retombées économiques annuelles de 334,8 milliards de FCFA, grâce au transfert d’argent, au paiement de factures, paiements marchands et aux opérations bancaires. Une belle initiative, en somme, que vient de prendre l’étoile du Cameroun, à présent qu’elle compte reprendre ses vols à l’étranger

Quitter la version mobile