ÉDITORIAL

Kondengui : la révolte comme une réponse au meeting de Bafoussam ?

Prison centrale de Kondengui

A présent que les événements survenus à la prison centrale de Kondengui sont maîtrisés, il est temps de rappeler qu’en politique il n’y a pas de hasard. A partir de ce préalable, il est important de questionner le timing du « soulèvement » qui a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 juillet à la prison centrale de Kondengui de Yaoundé, dans la capitale politique du Cameroun. Ceci deux jours seulement après la tenue du meeting demandé par Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun, aux élites de l’Ouest contre la montée ethno-fasciste au Cameroun. Y ont pris part, la deuxième personnalité du pays, monsieur Niat Njifenji, le Roi Njoya en personne, la majorité des ministres de la république, les directeurs généraux des grandes entreprises de l’Etat.

Le meeting a été tenu pour condamner les actes peu glorieux que certaines personnes en Europe posent depuis quelques mois comme toute réponse à leur opposition à la politique et la gestion de la cité par Paul Biya et son équipe. Ces élites de l’Ouest ont appelé leurs ressortissants à se désolidariser des actes de violences et d’insultes à l’égard du drapeau national, des institutions de l’Etat du Cameroun, comme tout le monde a vu, afin de stopper ce que d’aucuns appellent la stigmatisation d’une ethnie au milieu de bien d’autres. Le dernier « court séjour privé » à Genève en Suisse du chef de l’Etat du Cameroun a été tâché d’événements malheureux. Cette minorité d’individus avait tenu de le perturber, et même sans succès heureusement, d’aller lui régler ses comptes. N’eût été sa garde rapprochée très entraînée et les autorités policières genevoises, autres incidents diplomatiques auraient vu le jour.

Kondengui pour une existence politique

Bref, toute la crème politique partisane du RDPC, le parti au pouvoir et ses alliés tel que le très applaudi délégué du ministre de la Justice Jean de Dieu Momo du Paddec, a tenu à y être. Une telle démonstration de force a vite tourné à un méga-meeting du RDPC en soutien au président Paul Biya. A Bafoussam, le pas aurait été vite franchi, si l’on prend en compte non seulement le message et le titre des intervenants, mais aussi le titre de représentant permanent du Comité central du RDPC de l’Ouest qu’abhorre fièrement le Sultan du Noun. Une telle nouvelle allégeance à celui qu’un groupuscule, en complicité incestueuse avec une certaine élite Camerounaise, conteste illégalement et illégitimement la légitimité à la tête de l’Etat, est de trop.

Le camp adverse ne pouvait que réagir. Que ce soit du côté des anciens gestionnaires de la fortune publique ou des leaders politiques qui ont préféré la rue comme stratégie de lutte contre le régime en place, qui ce jour sont aux arrêts, victimes des lois de la république, refaire un coup d’éclat pour réaffirmer leur existence dans ce rapport de force semblait nécessaire car en politique, il faut savoir avoir du répondant à tout moment et ne pas se laisser laminer par l’adversaire. L’incident de Kondengui serait donc une nouvelle astuce pour rappeler au monde, mais surtout au tenant du pouvoir et au peuple Camerounais que malgré ce méga-meeting, rien n’a changé, les positions sont figées, la contestation n’a pas sa source tarie et que le mécontentement des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en plus des revendications post-électorales ne sauraient être diluées dans un meeting du RDPC masqué par le désaveu des élites de l’Ouest à certaines positions politiques.

Simon Ngaka

Directeur de la Publication de Saimondy, Journaliste à l'hebdomadaire "ça presse", Analyste géopolitique, Écrivain, Ingénieur de son, Auteur - Compositeur et Producteur de musique. Simon Ngaka est aussi webmaster. En 2009, il met sur pied le groupe des sites de communication Saimondy (.com, .net, .org. et acheteraucameroun.com). Téléphone : +237 - 699340064 / Email: saimondy@gmail.com

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