Julius Ayuk Tabe : une peine dissuasive pour les candidats au terrorisme
Julius Ayuk Tabe, « La Loi est dure, mais c’est la loi », dit-on dans nos tribunaux. Alors que plusieurs sur les plateaux télé ont perdu la notion de justice, ou mieux, conçoivent qu’il serait mieux de libérer tout le monde, même ceux qui sont auteurs de pires exactions et transgressions des lois de la République du Cameroun et divines, le Tribunal militaire vient de jouer sa partition. Condamner quelques auteurs de violences, non les moindres, des troubles sociaux que connaît deux régions du pays depuis presque trois années à présent. Une volonté claire pour le gouvernement et les magistrats de faire passer le message. Celui qu’avant toute demande de grâce, doit intervenir le jugement des hommes de loi.
Les pressions étaient énormes, et le reste encore dans une moindre mesure. Américaines, européennes, ONU et endogènes. Des lobbies ont fait feu de tout bois pour pousser le Gouvernement à la faute. Dans nos plateaux télé, et à la radio, ainsi que dans les réseaux sociaux, des journalistes communicateurs des sécessionnistes, des hommes politiques avocats des leaders sécessionnistes, des ONG acquises à la solde des séparatistes, tous ceux qui émargent auprès des chancelleries occidentales, ont depuis le début de cette crise et l’arrestation de julius Ayuk Tabe et sa clique, œuvré à rendre difficile l’action du gouvernement. On y a même perçu beaucoup de positions qui desservaient plutôt ces leaders dans la mesure où il n’est jamais bon de défier ouvertement le détenteur de la puissance publique, le chef de la diplomatie, et celui que la majorité du peuple considère comme Président de la république. La bile que certains déversent chaque jour, à tort ou à raison, peut pousser un tenant de la puissance publique, dans tous les cieux du monde, à devenir plutôt moins réceptifs aux attentes et à durcir ses positions.
Qui se frotte à l’Etat s’y pique
Le sieur Julius Ayuk Tabe a donc été condamné à vie. Le Cameroun attend toujours plonger dans le chaos depuis le 20 août 2019 comme au temps des « si, si, si » d’avant l’arrestation et l’incarcération de Maurice Kamto dans les geôles de Kondengui. Il y a huit mois. Celui dont aujourd’hui la côte a baissé, des débats sur sa personne et sur celles de ses lieutenants commencent aussi à perdre en intensité. Bientôt ils seraient tous passés aux oubliettes si rien de nouveau ne vient revivifier leur mémoire dans celle du citoyen. On ne défi pas un Etat ! Il a le monopole de la violence et est doté d’une certaine souveraineté, du moins des capacités à même d’handicaper son citoyen. On ne cessera jamais de le dire, la Notion de « L’ordre public » reste l’une des plus puissantes qui régit le vécu quotidien des citoyens dans un Etat.
Pourtant, on connait des individus et des organismes civils et religieux qui ont réussi à faire condamner ce même Etat du Cameroun dans plus d’une affaire. Mais lorsqu’on a choisi comme moyen de se faire entendre la confrontation, le défi et le mépris des institutions, on va surement aboutir à ce qui fait ce jour que la cause anglophone, noble soit-elle, ait été plombée par un individu ou un groupe d’individus qui ont pensé que quelques relations extérieures étaient suffisantes pour faire plier un Gouvernement, un Régime, voire un Etat. La peine est lourde, très lourde même car elle se veut exemplaire, c’est-à-dire dissuasive pour que quiconque se rend coupable des actes de terrorisme ou de sédition en paye le juste prix. Par elle, le juge a sûrement voulu donner un message clair à quiconque oserait encore un jour parler de sécession au Cameroun le fusil à la main, voire s’attaquer à l’intégrité de l’Etat.
Moralité pour Julius Ayuk Tabe
Oui, tandis que certains demandent la libération « sans condition » des séparatistes et commanditaires des exactions au Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays depuis 3 ans, parlons avec Antonio Guterres, l’actuel Secrétaire Général de l’ONU, que : « Lorsque nous respectons les Droits fondamentaux des victimes et que nous leur apportons appuis et informations, nous réduisons le dommage durable causé par les terroristes aux individus, aux communautés et aux sociétés ». Hasard du calendrier ? La peine des leaders sécessionnistes est tombée la veille de la « Journée Internationale du souvenir » en hommage aux victimes du terrorisme.
Une journée instituée le 19 décembre 2017 par l’Assemblée générale des Nations Unies sur recommandation du Conseil des Droits de l’Homme. Le recours gracieux, si les intéressés en font la demande, reste l’ultime recours. Ce privilège est constitutionnellement réservé au Président de la république, dont la Constitution du 18 janvier 1996 en fait l’institution faîtière de l’Etat dont elle souligne la prééminence et la prépondérance dans les actes publics. Il peut être acté en cas de nécessité. Ainsi, ironie du sort, seul Paul Biya, le Président de la République du Cameroun, peut à présent rendre sa liberté à Julius Ayuk Tabe, l’autoproclamé président de la république virtuelle de l’Ambazonie sur le territoire de la république du Cameroun.
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