Centre national de commandement de vidéosurveillance du Cameroun
La vidéosurveillance devient officielle au Cameroun. Depuis quelques mois déjà, un peu de vigilance nous aura fait savoir qu’ils sont là. Certes, c’était l’époque des tests et des réajustements. Mais une chose est sûre, cela fait des mois déjà que nous sommes surveillés dans nos marches et dans nos activités au quotidien.
Il suffit parfois de jeter un coup d’œil à un carrefour des « villes de Yaoundé, Douala, Buea, Limbe, Kousseri, Waza, Garoua-Boulaï, Bafoussam, Garoua et Kye-Ossi », selon la liste lue par le Premier ministre Dion Ngute, le représentant du Président Paul Biya lors de l’inauguration ce jeudi, 22 août 2019, au nom du chef de l’Etat, du Centre national de commandement de vidéosurveillance, pour s’en rendre compte.
Ce centre est situé au nouveau quartier administratif, à Etoudi (Yaoundé), et occupe deux étages, sur une superficie de 800 m2. Pour s’assurer de la disponibilité de l’énergie électrique, le centre de commandement dispose de générateurs électriques pour une autonomie de plus de 48 heures. Selon les explications de Galax Etoga, le secrétaire d’Etat en charge de la Gendarmerie, le SED, ce Centre de commandement est connecté aux command-cars équipés de systèmes de communication satellitaire et de caméras de surveillance.
A partir du Centre de commandement, les décisions en matière de sécurité peuvent être rapidement prises et anticipées grâce à ces command-cars répartis à Yaoundé, Douala et Garoua. La police camerounaise vient donc de se doter d’un centre national de commandement de vidéosurveillance ultra-moderne en collaboration avec la Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur national, et le Chinois Huawei, le numéro 1 de la vidéo surveillance au monde.
La vidéosurveillance sécuritaire
Mais la vidéosurveillance du territoire n’a pas que la « violation » de certaines « libertés » des citoyens. Elle a du bon aussi. Elle est ce jour une condition quasi indispensable pour la survie de ces mêmes individus et de l’Etat du Cameroun de nos jours où le pays est attaqué sur tous les fronts. Pour cela a-t-on cette bonne impression que les populations en sont plutôt fières, heureux que leur service de défense ait pu arriver à ce niveau de sécurisation du territoire. La cause est commune, connue et juste.
Tous ceux qui aiment le Cameroun comprennent clairement que le Gouvernement s’est doté d’un instrument moderne de surveillance de son territoire. Lors de l’inauguration du siège du Centre national de commandement de vidéosurveillance de la Direction Générale de la Sécurité Nationale, la DGSN, le Premier ministre a parlé de « 2 000 caméras soutenues par 65 antennes Rodec ».
Le Cameroun a donc visiblement mis de gros moyens pour sa sécurité dans ce projet qui a vu le jour en 2014 avec l’installation des 70 premières caméras de surveillance dans le cadre de la phase pilote. Un déploiement qui va s’étendre, nous dit-on, sous peu dans des localités comme Bertoua, Maroua, Ngaoundéré, Bamenda, Ebolowa, Kribi, Amchidé, Fotokol, Kendzou et sur certains sites et points sensibles. Au total, ce sera une armada de « 7 000 caméras reliées aux 17 centres régionaux et locaux de commandement et de contrôle qui seront installées sur l’ensemble du territoire national », a indiqué le chef du Gouvernement Chief Joseph Dion Ngute.
De bonnes augures
La salle dans laquelle le représentant du chef de l’Etat faisait du monitoring de quelques jours a fini par une salve d’applaudissement lorsque sur les écrans ont défilé en quelques minutes successives l’interpellation d’un présumé malfrat, la vidéo d’un individu qui force une voiture, une vue de l’activité au carrefour Saint-Thomas de Bafoussam, une vue aérienne de Waza dans la région de l’Extrême-Nord et même de Garoua-Boulaï à l’Est, voire celle de Kye-Ossi au Sud. Et que dans les minutes d’après, sur un écran géant s’affichent des images du carrefour Warda à Yaoundé, des mouvements de véhicules et des personnes à l’échangeur de Bonaberi, pour finir par un survol de la capitale jusqu’autour de la résidence officielle du Premier ministre au quartier du lac.
Cameroon Tribune, le quotidien à capitaux publics témoigne que le commissaire de police principal Christian Ndoua Zié, chef de la Division des Transmissions à la DGSN, chargé de faire la présentation aux personnalités présentes a alors lancé : « Vous êtes en sécurité, Monsieur le Premier ministre ! », devant des membres du gouvernement, ceux du corps diplomatique, des autorités administratives et municipales et des forces de défense et de sécurité à ces lieux. Mais ce que le Gouvernement ne dit pas aux populations sur la vidéosurveillance du territoire, c’est que le Cameroun va vers une phase de contraventions démocratisée. Il faut bien rentabiliser tout cet investissement.
De la vidéosurveillance sécuritaire aux contraventions
La note sera sûrement lourde à un moment pour certains, tous ceux qui ont depuis un moment mis sous le boisseau leur moralité et leur respect à l’ordre public et à la salubrité. Le respect de la chose publique sera restauré petit à petit pas la vidéosurveillance. Par exemple, il sera de plus en plus facile pour l’Etat de donner une contravention à un véhicule qui a enfreint le code de la route, à un homme qui jette sa poubelle à terre près d’un bac à ordures, à un individu qui prend plaisir de troubler l’ordre public sans raison, ou encore cet agent de l’ordre véreux qui se fait épingler par ses collègues du Centre national de commandement de vidéosurveillance de la DGSN ou de la Gendarmerie où trône Galax Etoga, le secrétaire d’Etat en charge de la Gendarmerie (SED) qui a réceptionné ledit centre.
La seconde phase sera donc celle de la rentrée d’argent dans les caisses de l’Etat pour parler trivialement. Les nombreux cameras pourront joueur tous ces rôles et rendre la vie au Cameroun et des Camerounais meilleure. Pour finir, nous allons dire avec le Premier ministre Dion Ngute que : « au-delà de son apport déterminant dans le contrôle et le dénouement de situations délictuelles ou criminelles, la régulation de la circulation routière et même la lutte contre le désordre urbain, ce centre est un cadre approprié de gestion de crise et de surveillance ».
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