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Crimes de guerre : la France, le Royaume-Uni et les États-Unis accusés

Crimes de guerre au Yémen, la vente d'armes indexée

Crimes de guerre au Yémen, la vente d'armes indexée

Crimes de guerre ? La conclusion d’un rapport des experts de l’ONU sur le conflit au Yémen vient de tomber. Il parle d’une « multitude de crimes de guerre ». Il a été rendu public le mardi, 3 septembre 2019. Selon le Groupe d’Experts Eminents, (GEE), « La légalité des transferts d’armes par la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et d’autres États reste discutable et fait l’objet de diverses procédures judiciaires nationales », souligne le GEE dans un communiqué. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui sont les deux principaux contributeurs de la coalition formée pour combattre les rebelles chiites Houthi, sont deux des plus gros clients des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France en matière d’armement.

Pour l’instant la liste des auteurs présumés de crimes de guerre établie par les experts est secrète. « Ce qui est certain, c’est que nous avons suffisamment de faits et de témoignages pour traduire ces personnes en justice à un stade ultérieur », a averti Kamel Jendoubi, président du Groupe d’experts, sans révéler de noms des personnes et officiers militaires en cause. Plus de 180 individus. Depuis le début de cette guerre que livre la coalition organisée pas l’Arabie Saoudite aux rebelles chiites Houthi du Yémen, les experts de l’ONU ont rassemblé de nombreuses preuves de tortures, de viols, des disparitions, d’utilisation de la famine comme pression, d’utilisation d’enfants-soldats et de beaucoup d’autres événements qui pourraient entraîner des condamnations « pour crimes de guerre », en cas de saisine d’un « tribunal indépendant et compétent ».

Crimes de guerre

Selon ces experts, le conflit perdure par hypocrisie des puissances occidentales qui y ont trouvé un terreau fertile de vente d’armes. Pour l’expert de l’ONU, Charles Garraway, « Personne n’a les mains propres dans ce conflit ». C’est aussi ce que pense Kamel Jendoubi, président du Groupe d’experts : « Cinq ans après le début du conflit, les violations contre les civils yéménites se poursuivent sans relâche, avec un mépris total pour le sort de la population et l’absence d’action internationale pour responsabiliser les parties au conflit. La communauté internationale se doit de multiplier ses efforts pour libérer le peuple yéménite de l’injustice persistante qu’il subit », a-t-il souligné. Le Groupe d’experts éminents internationaux et régionaux sur le Yémen (GEE), créé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies en 2017, a identifié les « personnes susceptibles d’être responsables de crimes internationaux et a transmis ces noms » à la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet.

On se rappelle qu’elle avait séjourné au Cameroun sur invitation du Président Paul Biya, du 31 au 4 mai 2019, afin de s’informer personnellement de la situation sociopolitique du pays. Ce que recommande le Groupe d’experts sur le Yémen, c’est l’interdiction des transferts d’armements aux belligérants. Mais dans un précédent article, nous avons noté que les deux camps reçoivent des armes de la France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, voire de la Turquie. Melissa Parke, membre du Groupe des experts, le déplore lors d’une conférence de presse : « Il est clair que la livraison continue d’armes aux parties au conflit perpétue le conflit et prolonge les souffrances du peuple yéménite ». C’est pour cela ce que pense Kamel Jendoubi, président du Groupe d’experts, lorsqu’il affirme que « C’est pourquoi nous exhortons les Etats membres à ne plus fournir d’armes aux parties au conflit. ».

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