Robert Mugabe, le fondateur du Zimbabwe est décédé à 95 ans
L’Afrique et le Zimbabwe viennent de perdre Robert Mugabe, l’une des plus grandes icônes Indépendantistes et Souverainistes des peuples noirs. Il s’est battu toute sa vie pour arracher la Rhodésie des mains des colons blancs et a par la suite fondé le Zimbabwe. Il n’est plus depuis ce 6 septembre 2019.
Il laisse derrière lui un grand héritage politique, révolutionnaire et littéraire. Robert Mugabe est né le 21 février 1924 à Kutama en Rhodésie du Sud. C’est le nouveau président de son pays Emmerson Mnangagwa qui a annoncé sa mort ce vendredi, 6 septembre dans un tweet : « C’est avec la plus grande tristesse que j’annonce le décès du père fondateur du Zimbabwe et de l’ancien président, le commandant Robert Mugabe ».
Premier ministre de 1980 à 1987, puis Président de la République de 1987 à 2017, il va diriger le pays pendant 30 ans. Il est décédé à Singapour. Pour son ancien Lieutenant devenu Président, « Le commandant Mugabe était une icône de la libération, un panafricain qui a dédié sa vie à l’émancipation (…) de son peuple. Sa contribution à l’histoire de notre nation et de notre continent ne sera jamais oubliée. Que son âme repose en paix ». En effet comment peut-on oublier sa lutte menée pour l’indépendance de la Rhodésie, qu’il va vite baptiser Zimbabwe ? (LIRE AUSSI : Robert Mugabe : hommage national au père de la nation zimbabwéenne).
Un modèle pour l’Afrique
Comment peut-on oublier ses nombreux discours à l’ONU et partout dans le monde, contre la domination occidentale sur l’Afrique ? Il avait fait du Zimbabwe le grenier de l’Afrique du Sud à une époque, le pays où le taux de scolarisation était le plus élevé en Afrique. Sans conteste Robert Mugabe a été celui qui a consacré sa vie pour son peuple. Nous pouvons déplorer que la fin de sa vie politique et humaine ait subi autant d’assauts de ses ennemis. Toute sa vie politique a été prise pour un affront contre l’Occident.
Comme avec Haïti, la première nation des noirs à devenir indépendante, qui ne doit jamais servir de modèle aux générations africaines, les héros de l’indépendance ou de la souveraineté de l’Afrique tués pour leurs idées, Robert Mugabe va être ridiculisé pour que son image ne soit plus à la hauteur de celle d’un guide.
On se rappelle alors de ce qui est arrivé à Mouammar Kadhafi de la Libye, au moment où son pays était pourtant plus développé que certains pays européens. Ou à Sékou Touré de la Guinée Conakry après son « NON » au Général de Gaulle de la France dans son choix pour l’indépendance de son pays. Que dire de Laurent Gbagbo en côte d’ivoire quand il a osé vouloir battre monnaie pour sortir son pays de la prédation française ? Ce dernier s’est retrouvé dans les geôles de la CPI avec son Lieutenant Blé Goudé.
L’après Mugabe n’est pas si rose
Pour le « Comrad Bob », c’est par son bras droit, l’actuel Président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, qu’est arrivé le coup de grâce. Il a été déposé par un « coup d’Etat » technique en 2017, par l’armée et la rue. Accusé de vouloir passer le pouvoir à sa femme, Grâce, qui s’était invité dans la course à sa succession. Des soupçons nés après qu’il ait limogé son lieutenant et Vice-Président en octobre 2017, considéré comme successeur légitime, selon son parti, la Zanu-PF.
Le 21 novembre 2017, à 93 ans, Robert Mugabe est obligé de laisser la place à ce Lieutenant aidé en sous-marin par les occidentaux à qui il a promis de rendre toutes les terres que son prédécesseur avait repris aux fermiers blancs lors d’une réforme agraire que les Occidentaux n’ont pas digéré.
Il faut reconnaître que c’est depuis cette réforme agraire que le Zimbabwe subi toutes les attaques dans son économie, ses finances, sa monnaie. Il fallait coûte que coûte faire tomber celui que les donneurs de leçons avaient gentiment octroyé le nom de « Dictateur ». Mais depuis qu’il a quitté le pouvoir, la situation économique du Zimbabwe n’a vraiment pas changé.
La monnaie ne se porte pas bien et le Zimbabwéen peine toujours à vivre décemment. De plus en plus, des citoyens de ce pays parlent de désillusion. Que comprendre ? Le changement à la tête d’un homme ne fait toujours pas changer un système, encore moins propulser une économie vers le soleil si les conditions ne sont pas remplies pour qu’une économie décolle. Il s’en est donc allé. On espère que sa Nation et toute l’Afrique sauront honorer sa mémoire et lui offrir des obsèques dignes de son combat et de son audace.
En savoir plus sur Saimondy
Subscribe to get the latest posts sent to your email.