Site icon Saimondy Actualités

Grand Dialogue National : les fédéralistes jouent aux coudes à Yaoundé

Le Premier ministre Dion Nguté, Discours d'ouverture au GDN, Palais des congrès Yaoundé

Le Premier ministre Dion Nguté, Discours d'ouverture au GDN, Palais des congrès Yaoundé

L’appel au Grand Dialogue National (GDN) du Président de la république est un acte politique. C’est-à-dire un acte qui entre dans la gestion des affaires de l’Etat par l’exécutif. Et l’exécutif c’est le Président de la République Paul Biya et le chef de Gouvernement Joseph Dion Nguté qui restent la première et la seconde personnalité de l’Etat. C’est aussi pour cela qu’il a tracé le canevas des discussions, qu’il a personnellement choisi les sujets de discussion, le lieu et le président de ce dialogue entre Camerounais. Contrairement à ce que d’aucuns ont peut-être pensé avoir obtenu de lui, nous ne sommes pas dans la logique d’une assise souveraine. C’est-à-dire une assemblée dont les résolutions sont imposables au Président de la République et au Parlement.

Il n’est rien d’une conférence nationale souveraine comme on n’en appelait en 92 et que déjà, le Président Paul Biya a jugé « sans objet ». Ici, le peuple donne son avis au souverain, après lui avoir démontré son mécontentement. A lui de bien comprendre les aspirations de ce peuple et de bien vouloir lui offrir une vie beaucoup plus proches de ses attentes, mais bien loin à celle de calculs politiques égoïstes. C’est seulement si le Souverain est resté muet et sourd face aux avis des gouvernés qu’il connaîtrait la colère de tout le peuple révolté. Mais pour l’instant, le peuple n’est pas avec ceux qui jouent à la politique de la chaise vide et ou aux éternels opposants de tout, et partout. En affirmant dans son discours que « L’avenir de notre pays repose entre nos mains … ici et maintenant, à l’occasion de ce Grand Dialogue National, et en appelant « … au patriotisme et au sens de responsabilité de tous et de chacun … montrons-nous à la hauteur des espérances de nos compatriotes », le Premier Ministre s’adresserait aussi à ces éternels opposants de tout, et partout.

Dialogue national pour plus d’autonomie ?

Depuis le 30 septembre, le jour 1 du Grand Dialogue National, certaines voix se sont levées pour contester l’objet des commissions, les personnes ressources de ces commissions. Pessimistes jusqu’au bout, ils se sont attelées à démontrer à travers les médias que le pouvoir en place est en train de flouer tout le monde et que ces assises du palais des Congrès ne vont accoucher qu’une grosse petite souris. Cela est le raisonnement de certaines personnes qui se jouent avec l’intelligence des Camerounais à trouver des solutions à leur problème. Si l’appel au dialogue avait été botté en touche par le Gouvernement, les mêmes ne seraient-ils pas en train de nous dire que le Pouvoir n’écoute personne, qu’il ne sait pas dialoguer et ne veut pas dialoguer ? Nous pensons que ce dialogue est une chance pour les Camerounais. Il est une occasion historique pour le Cameroun de faire sa mutation dans plus d’un écosystème de sa vie.

Le Cameroun doit être réparé. Non seulement dans son image projetée au monde, mais encore et surtout dans son économie, ses finances, ses institutions, ses codes, ses ordres, ses lois et ses rapports Gouvernés-Gouvernants. Sur ce dernier point, l’espoir des populations serait celui de voir l’Etat central réellement passer la main aux collectivités locales décentralisées, à la décongestion des affaires de l’Etat, à la mise en place d’un pouvoir proche des populations avec des régions qui solutionnent les problèmes de bien-être et de vivre-ensemble, sans se référer à Yaoundé. A une justice beaucoup humaine que l’actuelle. Aussi, pour y arriver, la décentralisation devrait épouser sa forme la plus osée. Celle qui octroierait et reconnaîtrait juridiquement aux régions une autonomie qui n’exclut que la diplomatie, la défense, et les pouvoirs régaliens du Souverain dans le maintien de l’ordre public, l’intégration nationale, et l’unité nationale, d’autant plus qu’il restera l’incarnation de l’Etat uni décentralisé qu’est le Cameroun dans ses diversités.

Quitter la version mobile