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Sommet de Sotchi : la Russie prend officiellement pied ferme en Afrique

Sommet Russie - Afrique. Vladimir Poutine

Sommet Russie - Afrique. Vladimir Poutine

Avec le sommet Russie – Afrique à Sotchi, l’Afrique fait entrer de nouveau la Russie dans l’arène. Celle d’une nouvelle guerre froide. Le continent noir sera-t-il aussi à nouveau non alignée ou s’appuiera-t-il une bonne fois pour toutes sur son allié stratégique pour faire sauter à jamais le verrou de la prédation de ses richesses ? Le sommet a débuté ce 23 octobre et prend fin le 24. Près d’une quarantaine de dirigeants africains sont attendus par Vladimir Poutine et son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, l’actuel Président de l’Union Africaine.

Avec ce sommet, on peut remercier le Président russe d’appuyer là où ça fait mal. Dire que l’Afrique est l’avenir du monde semble pour certains, y compris des africains, du chauvinisme ou de l’imaginaire. Les autres savent pourtant plus que les fils légitimes ce que regorge la maison, le continent le plus vaste au monde. Et la guerre de positionnement a pris corps avec cette entrée fracassante de la Russie dans la guerre. Avec le Président Vladimir Poutine, le pays des tsars, puis de Khrouchtchev voudrait combler le retard qu’il a pris sur les autres. Ceci depuis que la fin de la guerre froide et son démembrement l’a laissé nue sans ses pays satellites. La Russie n’est pas le messie attendu car nous sommes en politique. Pas d’ami, mais des intérêts. L’Union soviétique a été aux côtés des Africains jusqu’à la fin de la guerre froide. Malgré sa puissance et sa présence dans le continent potentiellement le plus riche au monde, ce grand ensemble de pays plus ou moins vastes qui faisait à lui tout seul le 1/3 du globe n’avait jamais eu de velléités colonisatrices.

Les atouts russe du sommet

L’URSS a pris part à la lutte des indépendances, de la souveraineté, et de la décolonisation des Etats tels que l’Angola, la Namibie, la Guinée Conakry, l’Ethiopie, le Congo, le Bénin, le Mozambique, etc. Elle soutient le Front patriotique anti-gouvernemental en Rhodésie (aujourd’hui Zimbabwe) et des groupes rebelles en Afrique du Sud. L’Union soviétique établit d’étroites relations avec l’Égypte durant les années cinquante et soixante. Plusieurs pays africains ont, chacun selon les attentes réciproques, bénéficié de son aide, des finances, de son expertise dans plus d’un domaine. Y compris militaire.

Depuis l’arrivée du Président Vladimir Poutine, l’ancien directeur du KGB, le service secret russe, il n’a cessé de lorgner à nouveau vers l’Afrique. On peut situer l’action à 15 ans déjà. L’avantage de la Russie en Afrique, c’est sa légendaire fidélité à ses alliés. Cubains, Afghans, Syriens, Éthiopiens, Angolais et même Africains de plusieurs Etats tels que la RCA, le Cameroun en témoignent ouvertement. Lorsque vous êtes l’ami de la Russie, si en plus vous avez signé des accords de défense militaire, soyez certain d’avoir un allié sûr et de bonne facture. La Russie a aussi un autre atout. Elle n’a pas assez d’argent à donner aux amis, mais du savoir-faire. Par conséquent, son idéal politique n’étant pas la colonisation des autres peuples du monde jusqu’ici, elle saurait toujours vous apprendre à pêcher. Elle est cet Etat qui a appris non seulement de ses erreurs passées, mais aussi de celles des Européens, éternels colonisateurs.

Perspectives

Ainsi que de celles des nouveaux capitalistes venus dans la danse que sont les Asiatiques. Les Chinois en quelques années ont endetté l’Afrique au risque d’en faire une colonie. Si rien n’est stoppé dans ce sens, le capitalisme chinois naissant serait pire que celui des caucasiens. L’Empire du milieu utilise la planche à billets pour s’imposer. Il n’est vraiment pas encore une puissance technologique dans le sens japonais. Et c’est ici que l’on devra interroger la nature du piège russe. Car forcément, la belle Afrique attise des convoitises. Le sommet de Sotchi est le premier Russie – Afrique, devra avoir ses non-dits et ses enseignements à mettre un jour sur la table car la Russie n’est pas l’URSS. Pour l’Afrique, les sommets avec les USA, la France, la Chine, le Japon, l’Inde ont montré la tendance. Mais déjà, on pourrait noter que le continent pourrait avoir de la Russie d’abord la position du juste milieu qu’elle essaie de promouvoir. C’est-à-dire, savoir faire des affaires, apporter son expertise militaire, prôner la souveraineté des Etats tout en ne se mêlant pas aux affaires internes des Etats. Tout le contraire d’une Union européenne qui veut dicter ses lois, veut obliger à aller aux accords désavantageux pour les autres et établir son hégémonie culturelle. Elle sait qu’elle ne devra non plus se servir de la dette comme moyen de servitude des Etats comme tente de le faire le pays de XI Jinping. Sur ce point, l’URSS par le passé a été championne de l’annulation de la dette de ses alliés. Vladimir Poutine vient d’annoncer l’annulation de 20 milliards de dettes africaine depuis Sotchi.

Gagnant – Gagnant

De la Russie, l’Afrique attend des contrats favorables d’achats d’armes, mais surtout la formation d’une main d’œuvre militaire beaucoup plus efficace sur le terrain et la structuration d’une défense armée forte contre le terrorisme et la déstabilisation. Comme dit plus haut, l’investissement russe devra accroître en Afrique. Déjà, à l’ouverture du sommet de Sotchi, l’homme fort du Kremlin a annoncé les intentions de son pays. Selon lui, les échanges de la Russie dans le continent le plus prometteur au monde devra au moins doubler dans les cinq prochaines années. « Des experts estiment que le PIB conjoint des États africains atteindra 29.000 milliards de dollars à l’horizon 2050. Au cours des cinq dernières années, les échanges commerciaux russo-africains ont plus que doublé pour dépasser 20 milliards de dollars», a-t-il indiqué. Avec pourtant un excédent commercial de 14,5 milliards).

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