À LA UNEPOLITIQUE

Elections 2020 : Kamto s’adjuge seul le droit d’être « l’élu » dans le MRC

Elections 2020, Siège de Elecam, Cameroun

Les élections 2020 couplées législatives et municipales auront bien lieu le 9 février, et ce sera bien sans le MRC. Seulement, avec ou sans certaines des 200 entreprises politiques que compte le pays, l’Assemblée nationale aura une nouvelle configuration, et les Mairies auront chacune un nouvel exécutif. Quant au MRC, Maurice Kamto jouerait à la politique de la chaise vide contre les ambitions politiques de ses propres membres. Le SDF et le PCRN seront aux élections 2020.




« Le tigre ne présente pas sa Tigritude, il attrape sa proie et la mange », avait dit un sage Africain. En politique, on sait ses forces et ses faiblesses. Si l’on pense avoir une masse avec soi, on va aux élections. Si non, on pèse ses mots car  ce qui souille l’homme n’est point ce qui entre dans sa bouche, mais ce qui en ressort comme parole. Sans véritable préparation, sans véritable masse critique, les mains tendues vers l’extérieur, têtes baissées sur les écrans de smartphones, les sympathisants du MRC avaient cru jusqu’à ce 25 novembre 2019 que les élections à venir seront une occasion de démontrer la popularité de leur formation politique. On les entendait parler plus haut que tous à la radio et à la télé, au moment où un premier signe avait pourtant fait comprendre aux analystes que le vent soufflait sur les fesses de la poule. Un parti avec une bonne base sait compter sur cette dernière, et ne peut oser lancer les appels à candidature exogènes à son mouvement dans tout le Cameroun. Comment peut-on ouvrir des possibilités de candidatures à ceux qui n’ont pas milité pour arriver au pouvoir, et ignorer les membres avec cartes ? Ainsi menait-on les moutons à Panurge en Italie, il y a plus de 100 années.

Le MRC était-il prêt pour les Elections 2020 ?

On pourrait poser la question à plus d’un Camerounais sans trouver une réponse satisfaisante. A quoi joue le MRC ? A quoi joue un parti qui se clame populaire au moment de prendre donc les rênes de l’Assemblée nationale, sièges des institutions du Cameroun ? Et aussi, au moment où il faut prendre les mairies pour améliorer les conditions des populations pour qui ils disent se battre ? Incongruité ! Mille incongruités peut-on citer. Pourquoi proclamer les candidatures pour certaines communes, en clamant à cor et à cri ne pas vouloir laisser d’espace, ni de possibilités sur le terrain du jeu électoral au « RDPC », le parti au pouvoir et que Monsieur Maurice Kamto, créateur du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, le MRC, vienne botter en touche tout espoir de ses sympathisants et alliés de briguer des mandats électifs, selon les lois de la république ?




Il a déclaré ce jour face aux médias que son mouvement n’ira pas aux élections et replonge les esprits dans la contestation de la victoire de l’actuel Président de la République, S.E Paul Biya, qui vient de fêter son un an du nouveau septennat à la tête de l’Etat, après 36 autres années. Les raisons qu’a pu donner Monsieur Maurice Kamto ne sont pas convaincantes. La politique de la chaise vide ne sied pas à un parti qui dit avoir des militants à gogo. Lorsqu’on a une masse critique, lorsqu’on est sûr d’avoir le « peuple » avec soi, on va conquérir les sièges à l’assemblée nationale et occuper des mairies dans des communes. On reste présent loin des prises de positions qui tendent à pourrir la vie des autres citoyens.

Et si …

Dans le milieu de la presse, il se raconte que le leader du MRC a su anticiper sur la déculottée aux élections 2020 qui aurait fait comprendre au monde que c’est un parti sans militants à même de lui faire gagner une assise confortable aux législatives et aux municipales. La crainte de cette déculottée aurait-il fait sortir le président du MRC quelques heures seulement avant la fermeture à minuit des portes de ELECAM, l’organe seul habilité à recueillir les listes des partis politiques ? « Et si Kamto se fait coacher par les occidentaux ? », entend-on dans les salles de rédactions. « Sûrement que ce désistement ne présage rien de bon pour le Cameroun », déclare-t-on dans certains groupes dans les réseaux sociaux. Ne pas aller aux élections signifie pour plus d’un Camerounais qu’il y a anguille sous roche.




Les élections sont une belle occasion de prendre le pouvoir et une possibilité de changer les lois contestées ensuite. C’est pourquoi personne ne comprend pour le moment où veut aller Maurice Kamto et ses conseillers. Les esprits commencent à lier cette prise de position aux nouvelles pressions des Américains. Et même la sortie du Parlement européen et les récentes pressions américaines sur le régime en place. Une chose est sûre, cela ne sent pas bon. On va vers une nouvelle montée de la vapeur politique au Cameroun, dans la mesure où ce parti ne peut ne pas aller aux élections et rester tranquille. Le sentiment de la masse est que Maurice Kamto n’a pas tenu compte des ambitions politiques de ses militants, même pas les aspirations d’une partie du peuple qui a cru en lui. La politique de la chaise vide n’a pas bénéficié au SDF, pourquoi bénéficierait-elle au MRC ?

Simon Ngaka

Directeur de la Publication de Saimondy, Journaliste à l'hebdomadaire "ça presse", Analyste géopolitique, Écrivain, Ingénieur de son, Auteur - Compositeur et Producteur de musique. Simon Ngaka est aussi webmaster. En 2009, il met sur pied le groupe des sites de communication Saimondy (.com, .net, .org. et acheteraucameroun.com). Téléphone : +237 - 699340064 / Email: saimondy@gmail.com

Simon Ngaka has 1160 posts and counting. See all posts by Simon Ngaka

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.