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Les listes provisoires des élections de 2020 sont connues au Cameroun

Listes électorales Elecam

Listes électorales Elecam

Elections Cameroon vient de publier les listes provisoires qui devront prendre part aux élections de 2020 au Cameroun. La première lecture de ces listes nous donne le sentiment d’avoir une opposition éparse contre une machine électorale aguerrie qu’est le RDPC.

Le parti au pouvoir a eu une liste dans la quasi-totalité des 360 communes du Cameroun. Les partis d’opposition, aussi nombreux soient-ils, ne feront pas la course dans plus de 200 communes. Que ce soit à l’Assemblée nationale ou dans les communes, ce sera à peu près la même chose. Ils sont absents ou éparses, pas de liste. Et lorsqu’ils sont dans la course, ce sera toujours avec des listes à découvrir encore. Le RDPC a des listes partout. Ceci donne un aperçu clair de ce qui a bien pu se passer lors de la présidentielle d’octobre 2018.

Il est clair que les partis opposants du RDPC ne sont pas implantés partout. Et comment le peuvent-ils ? Au Cameroun seuls deux partis peuvent se vanter d’avoir une organisation digne d’une élection de proximité. Il s’agit du RDPC, le parti au pouvoir et le SDF de Ni John Fru Ndi, le principal parti de l’opposition. Parmi les autres, plus de 200 partis politiques, rares sont ceux qui ont des sous-sections, des organisations pour les femmes ou pour les jeunes. Tout ce qui fait la force du RDPC. Que l’on pose l’argument qu’une présidentielle est la rencontre d’un homme et d’un peuple, on ne voit toujours pas comment ils pouvaient gagner en 2019. Parce qu’au soir du 9 décembre 2019, même les incrédules se rendent compte qu’à l’Extrême-Nord, à l’Extrême-Est, dans des ères dépourvues de télés, de radios, d’Internet ou d’électricité, aucun élu, aucune élite, aucun leader n’est là pour allier les masses en faveur d’un parti de l’opposition ?

Des listes et non des pectoraux

Ce qui vient d’être publié par Elecam, au-delà de tout recours, semble dire la vérité sur les élections tant contestée. Certes, le parti qui a le plus contesté le verdict de la Cour Constitutionnelle n’est pas en course. A lire ici sur le sujet. Son Président a appelé ses membres à ne pas poser leurs candidatures pour des raisons que des médias ont trouvées farfelues. Au sein de ce parti politique, ses camarades n’ont pas su cacher la déception qu’était la leur au moment où certains se voyaient déjà « Monsieur le Maire » ou « Son Honorable ». Mais là où la discipline du parti passe, les rêves personnels trépassent.

Une opposition éparse peut-elle faire tomber le RDPC ? Faire de la politique sans des moyens financiers est-il réaliste ? Ne pas pouvoir déposer une caution après avoir autant brandit ses pectoraux, est-ce sérieux ? Presque 6 ans après la dernière élection, des individus qui se savaient des ambitions politiques n’ont pas pu avoir un million de FCFA, caution remboursable demandée pour déposer son dossier. Des questions, on peut en poser. Certains n’ont même pas pu avoir des prêteurs de 200-200 mille pour faire son million.

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