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Liban : après Emmanuel Macron, voici venu le printemps des Cèdres ?

Le Liban dans la contestation politique (Crédit photo, Le Monde)

Le Liban dans la contestation politique

Lors de sa dernière visite au Liban, le Président français s’est présenté en sauveur du territoire des cèdres. Comme en terrain conquis, son discours a fait dire à certains qu’il y avait anguille sous roche. C’était trop gros, le mensonge d’une amitié et d’une sollicitude française pour un pays tiers. Des promesses fallacieuses et des paroles mielleuses, au milieu des cendres, du sang et du désarroi. Un viol de l’émotion. Mais le Liban pouvait-il agir autrement, au moment où, traversé par la douleur, un ami, quoique ancien colonisateur, s’invite chez lui, avec la main tendue d’une promesse de reconstruire ? Même la question du prix à payer restera en sourdine pour le malheureux cèdre.




Rappel : le Liban est un pays de 10 452 km2 pour 5 469 612 habitants. Pour être plus précis, la seule région de l’Est du Cameroun fait 42 086 km² pour près de 4 millions d’habitants, soit 4 fois le Liban en superficie. Son PIB nominal est de 54,40 milliards USD, contre 42,44 milliards USD pour le Cameroun. Et selon Wikipédia : « Comme entité géopolitique et tel qu’il existe dans ses frontières actuelles, l’État libanais est créé en 1920 sous le nom de Grand Liban par la France … qui avait été alors, à la suite du démantèlement de l’Empire ottoman, mandatée par la Société des Nations pour développer et moderniser certains territoires ex-ottomans ». Ces Camerounais qui courbent l’échine devant ces Libanais qui ont des échoppes de survie dans nos capitales sachent qu’ils le font devant plus petits qu’eux. Et en tout. Le Liban est un Etat en faillite depuis plus de 30 ans.

Aider le Liban, mais à quel prix ?

Mardi dernier, l’explosion de quelque 2750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis des années dans le port de Beyrouth a ravivé la colère d’une partie de la population. Faire tomber le pouvoir en place est la solution toute trouvée, comme par hasard, après le passage de Macron et sa concertation avec les partis politiques et d’autres forces vives de la Nation. Faut-il aussi rappeler que la rue s’est embrasée une fois que le Pouvoir a refusé à la France le droit d’acheminer son directement par les ONG, comme elle prévoyait le faire ? Ce qui devrait faire tilt dans nos esprits, c’est cette attitude qu’a eu Monsieur Emmanuel Macron de s’afficher comme Président libanais, le temps d’une visite, de faire des bains de foule, seul dans les rues sans son homologue, et à parler du futur de ce pays aux médias français venus dans ses bagages et du monde, venus couvrir le drame, toujours sans son homologue libanais.




Presque en terrain conquis, comme si l’actuel chef de l’Etat du Liban appartenait au passé. C’était trop gros. La déflagration au port de Beyrouth est sûrement une bonne occasion de changer le régime dans cette partie du Monde. Mais pour quelles fins ? Le Liban est un pays actuellement exsangue, qui vit à 70 % d’aides internationales, qui ne produit que 10 % des produits alimentaires que ses populations consomment à longueur des journées. Les donateurs de cette aide internationale, ce sont les grands financiers de ce monde, les banques telles que le FMI et la banque mondiale, sans oublier des organismes de l’ONU. Tous des prédateurs dans la finance mondiale, et un cache-sexe des grands groupes qui représentent plus de 90% de la richesse mondiale sous une apparence belle et utile.

Comme un air de printemps des Cèdres

Pour celui qui sait comment Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, le lien est vite établi. Placé au pouvoir par cette finance mondiale, qui a pour objectif de remplacer les Etats par des Organisations Non Gouvernementales, le Président français est l’un des représentants de la finance mondiale, des iluminatis, et du monde libre. On comprendra donc que le pays des cèdres, petit à petit, devienne un non-Etat, voire un Etat de nom, où les directives de gestion proviennent des tenants de sa bourse. Une expérimentation de comment les Etats deviendront sous l’ordre mondial actuel et à venir, entre les mains du big DATA et du Big Pharma … Si rien n’est fait pour que ce projet sataniste n’aboutisse. Il était donc important pour le représentant de ces « ordres-là », de rapidement fouler le sol libanais pour une démonstration de puissance, alors que les corps jonchaient encore des pâtés de maison. Non pas seulement pour apporter son « soutien » au Gouvernement (Raison officielle), mais surtout pour promettre aux ONG, dans un pays dits souverains, qu’ils se tiendront à leur côté dans la nouvelle phase du déchiquètement du Liban (Raisons non avouées).




Les ONG sont leurs partenaires dans la déstructuration des Etats, dans le grand remplacement des pouvoirs souverains des pays par le diktat des hommes d’affaires et des riches familles. Le Gouvernement libanais est don tombé. Le premier ministre libanais Hassan Diab a donc annoncé lundi, 10 août, sa démission, entraînant de facto la dissolution du gouvernement, près d’une semaine après les explosions meurtrières qui ont dévasté le port de Beyrouth et une partie de la ville. Il était à la tête du gouvernement depuis près de sept mois, seulement.

El matador

Nous assistons petit à petit à la mise à mort de ce protectorat français pour sa reprise en main par la France. Cette dernière, essoufflée et humiliée par le COVID-19 qui a présenté ses faiblesses, dignes d’un pays en développement, serait prête à tout pour reconquérir ses anciens territoires, à présent qu’elle a perdu son lustre au sommet des grands de ce monde et que petit à petit, elle est en train de sortir du giron des puissances. Une fois le discours de démission du Premier ministre prononcé, c’est encore cette France, maintenant par le biais de son ministre des affaires étrangères qui donne la marche à suivre aux Libanais.




Selon Jean Yves le Drian : « la priorité est à la formation rapide d’un gouvernement qui fasse ses preuves auprès de la population et qui ait pour mission de répondre aux principaux défis du pays, en particulier la reconstruction de Beyrouth et les réformes, sans lesquelles le pays va vers un effondrement économique, social et politique ». De quoi je me mêle ? Allez savoir qui avait intérêt que saute le port de Beyrouth, la seule vraie porte d’entrée du pays des cèdres. Sans ce port, tout Gouvernement à Beyrouth tombe. Le « Nous n’allons pas vous laisser tomber » du Président français Emmanuel Macron, c’était pour qui ? Et pourquoi ne pas soutenir un pouvoir légitime et démocratiquement élu, au nom et en respect des principes de base de la sainte démocratie occidentale ?

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