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Contrefaçons camerounaises : la voie normale selon la théorie des 3 « i » de l’industrialisation ?

Contrefaçons camerounaises

Contrefaçons camerounaises

Contrefaçon au Cameroun (1ère partie à lire ici). Contrefaçons camerounaises. Comprendre la théorie des 3 « i » pour l’industrialisation. Depuis quelques années, l’on voit défiler plus que d’habitude devant nos lieux de consommation, et leurs images sont sur la toile pour en avertir les plus friands, des produits dont les noms et logos imitent sans toutefois épouser ceux des originaux fabriqués en Occident. Le Cameroun sans coup férir, est en train de faire sa mue. Il passe ainsi du produit importé à celui qui épouse le gout et la qualité du produit importé, mais fait localement par des Camerounais emplit d’un génie qui, si tout est maitrisé par les pouvoirs publics, peut mener vers la maîtrise de l’innovation, ce second palier vers l’industrialisation qui déjà se pointe à l’horizon dans les nouvelles technologies au pays du Cardiopad, de Tanty, des drones Afrika de Francis Elong, de Tagus drones, des décortiqueuses de pistache, ou de bien d’autres innovations. Mais qui malheureusement parfois mène l’économie à la dérive si tout y est mal canalisé.




Mais on voit du génie dans les contrefaçons camerounaises. L’imitation, la contrefaçon ne sont pas toujours de mauvaises choses pour un pays qui cherche sa voie. Ce qui est mauvais, c’est d’y voir des aventuriers à la recherche d’argent, prêts à se faire la malle lorsque tout est découvert, intoxiquer les populations, arnaquer les concitoyens, offrir des consommables de très moindre qualité aux humains, parfois mettant en péril la vie d’autrui. Le cas des médicaments et autres outils sanitaires. Mais confectionner des vestes localement, en imitant la coupe des grands couturiers, se rapprochant de leur style et mode, ou faire une moutarde dans les normes d’une moutarde en se rapprochant du goût d’une marque connue, et la vendre dans une bouteille qui ressemble très bien à celle de cette marque connue, sur laquelle on appose un logo qui ressemble à se méprendre à celui de la marque connue, avec le nom « Diijon» ou du thé avec pour marque « Liipton », n’est qu’un problème à régler ailleurs que chez le payeur. He oui ! Parfois on sait que Bicc est un faux, mais on l’achète quand même parce qu’il écrit et est fait localement. Dans presque toutes nos boites de nuit aujourd’hui, l’on boit « Heinnekem » en toute conscience. Ou sans s’en rendre compte, tellement l’imitation a réussi.

Contrefaçons camerounaises et l’Innovation

Le Nigéria qui nous a servi d’exemple ici est aujourd’hui en train de sortir du stade de l’innovation. Il a réussi à maitriser les produits dont les marques et logos sont les plus prisées ou utiles à son pays et à ses voisins. Il est parvenu après plus de 2 décennies d’imitation qui lui ont valu moqueries, enquêtes, procès, amendes, à se hisser sur le toit économique de l’Afrique. Il invente aujourd’hui des solutions locales de son développement. Le Cameroun a pris la même voie depuis plus de 10 ans, entre imitation et innovation, vers l’invention des solutions locales pour son développement. Arriver à cette dernière étape, telle qu’a pu y parvenir la Chine, ne sera pas un fleuve tranquille. Il va rencontrer toutes sortes de barrières géopolitiques, géostratégiques, capitalistes, dont la première est l’ignorance même par les Camerounais qui chaque jour tirent sur ces produits sans en faire la sélection selon les énoncés susmentionnés. Celle qui pose que l’imitation fait partie du processus normal du développement industriel des économies dans le monde. Qu’après l’imitation, vienne l’innovation qui est un plus que l’on rajoute sur l’objet imité, sa touche perso qui permet de dire à l’inventeur de l’objet imité, ce n’est plus « ton objet », comme on le dit trivialement au Cameroun.




Autrement dit, c’est lorsque tu fais ta chaussure bout carré et que moi je fais la même chaussure à partir de ton modèle, mais avec un bout pointu et je l’appelle d’un nom nouveau. Tu fais ton savon avec une formule vieille de 100 ans issue du génie et de l’entreprise familiale, et moi je viens, imite ton savon, le reproduis à un bout de formule près, avec les mêmes ingrédients, mais je l’emballe différemment avec un nom nouveau. C’est une fois ce stade maitrisé que l’on parvient à l’invention, qui quant à elle, consiste à produire à partir de rien. Vraiment de rien ? Pas vraiment. Car rien n’est nouveau sur terre. Inventer serait donc produire pour satisfaire un besoin, déjà satisfait ou non par d’autres, et dont on vient proposer sa propre initiative originale parmi tant d’autres. Celle-ci qui mériterait un brevet d’invention internationalement reconnu. Au Cameroun de jouer sa partition sans se soucier de ce que disent les oiseaux de mauvais augure tapis dans l’ombre pour activer les réseaux défaitistes bien nourris par ceux qui ont intérêt à le voir rester dépendant des produits importés, qui parfois pourtant sont de mauvaise qualité et impropres à la consommation, périmés, inadaptés à sa culture.

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