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États-Unis : un sommet pour séduire un continent africain déjà ailleurs

Le Capitole des Etats-Unis assailli

Le Capitole des Etats-Unis assailli

Emmanuel Macron n’avait pas pu en convaincre cinq, le Président des États-Unis, Joe Biden, annonce quant à lui un sommet avec 16 pays africains comme viaduc d’une Amérique lancée à la reconquête d’une Afrique déjà passée à autre chose. Certains chefs d’États Africains auraient-ils tourné le dos aux Américains ?




« Dans 25 à 30 ans, une personne sur quatre dans le monde sera africaine », sont les mots d’Antony Blinken, actuel secrétaire d’État américain chargé des Affaires africaines, à Abuja, Nigéria. Les États-Unis veulent son sommet. La Russie en a eu à Sotchi, la Chine à Beijing et la France peu convaincante pour les chefs d’État africains, en octobre dernier à Montpellier. avec quelques jeunes françafricains et des ONG financées par elle. Les Américains ont fait le choix stratégique de 16 pays dont 3 seulement ont le français comme une de leurs langues officielles. Joe Biden aurait-il été boudé par ses paires africains ? Les 16 pays africains invités sont : l’Angola, le Botswana, le Cap Vert, la RD Congo, le Ghana, le Kenya, le Libéria, la République de Maurice, la Namibie, le Niger, le Nigeria, le Sao Tomé et Principe, le Sénégal, les Seychelles, l’Afrique du Sud et la Zambie.

Choix stratégiques des Etats-Unis ?

C’est à Abuja, qu’Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine effectuant sa première visite en Afrique subsaharienne en tant que secrétaire d’État, a annoncé l’organisation prochaine d’une rencontre pour renforcer les liens des États-Unis avec le continent : « Le président Biden à l’intention d’accueillir un sommet avec les responsables américains et africains pour mener une politique diplomatique de haut-niveau (…) qui permettra de transformer les relations et de rendre une coopération efficace possible ». Mais de tels sommets comme nous le savons, ne se font ni avec ses ennemis ni avec plus forts que soi. Ceux-là ont d’autres voies. Les 16 pays africains choisis par le président américain, Joe Biden, sont ceux via qui il pense pouvoir diffuser la préoccupation de son pays qu’est celle de reconquérir des parts de marché que la Chine a intelligemment arrachées à la France, à l’Union européenne et aux États-Unis.




Mais pas seulement la Chine. L’influence militaire de la Russie dans le Golfe de Guinée et dans le Sahel, des nouvelles signatures de coopération militaire et économique entre les pays africains avec la Turquie, l’Iran, la perte de l’Afghanistan et de l’Irak par les Américains, la sortie les pays du pré-carré français, sont autant de raisons qui forcent le successeur de Donald Trump à oser le pas pour de nouveaux espaces d’influences et de marchés en ces temps de Covid-19. Alors, que ce dernier ait masqué les enjeux géopolitiques par autres choses qui ne convainc personne, ne nous gêne guerre. On en est habitué avec la France et l’Union européenne.

Un autre visage des USA ?

Mais que l’on pensât que les pays africains non invités à la danse macabre y ont été exclus pour violation des droits de l’Homme ou pour non respect d’une quelconque démocratie jugée bonne par une seule partie du monde, est un manque de réalisme dans les rapports entre États. Dans quelques semaines, la Chine de Xi Jinping aura un nouveau sommet au Sénégal, pays justement invité par l’oncle Sam, pourquoi ne pas voir courir les « maîtres du monde » avec une longueur de retard sur les jaunes et les noirs, vers une Afrique qu’ils ne maîtrisent plus, qu’ils ne connaissent pas, qui n’est plus là ?




En tout cas, la jeunesse africaine regarde tout cela avec attention, imperturbable, et convaincue que demain lui appartient. Elle note même de petites attentions : même si le lieu n’a pas été annoncé déjà, que malgré le poids de l’âge Joe Biden se rend aux sommets de L’OTAN et à d’autres aussi, faut juste pas qu’il fasse venir la montagne vers « Moïse ». Nos chefs d’État sont aussi âgés, autant, sinon plus que lui. Blinken a relevé que « les États-Unis sont convaincus qu’il est temps d’arrêter de traiter l’Afrique comme un sujet de géopolitique, et de commencer à la traiter comme l’acteur géopolitique majeur qu’elle est devenue […] Trop souvent, les pays d’Afrique ont été traités comme des partenaires juniors, voire pire, plutôt que comme des partenaires égaux », a-t-il déclaré, vendredi, à Abuja tout en regrettant « les siècles de colonialisme, d’esclavage et d’exploitation qui ont laissé un héritage douloureux encore présent aujourd’hui » en Afrique. Décidément, le monde s’effondre pour le monde occidental.

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