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Fronts gaziers en Europe : l’Algérie menace de couper le gaz à l’Espagne

Gaz russe Gazoduc Nord Stream 1

Gaz russe Gazoduc Nord Stream 1

L’Algérie, alliée de la Russie, menace ce 28 avril de couper le gaz à l’Espagne malgré la promesse de son président Abdelmadjid Tebboune. Selon une source, le ministre de l’énergie algérien, Mohamed Arkab, a été informé ce 28 avril « par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME) ». Et la ministre espagnole a informé son homologue algérien que « cette opération interviendra ce jour ou demain ».




L’Algérie a brandi ce 28 avril 2022 même la menace de rompre tout contrat gazier avec l’Espagne si ce pays venait à acheminer son gaz « vers une destination tierce ». L’Espagne achète plus de 10 milliards de m3 de gaz au géant algérien des hydrocarbures Sonatrach, soit plus de 40 % du gaz naturel importé par le royaume (calculs de 2021). Tout acheminement de « quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols », a averti le ministère algérien.

Solidarités sur le gaz

Au moment où la Russie vient de couper le robinet du gaz fourni à la Pologne et à la Bulgarie, pays qui ont refusé de payer en Roubles comme l’ont fait l’Autriche ou l’Allemagne et bien d’autres pays européens, on ne sait pas au fond pourquoi, voici qu’une nouvelle menace arrive en Europe. La solidarité européenne pourra-t-elle se faire au détriment de ses populations qui sont loin de supporter les conditions contraires au confort dont ils ont été bercés depuis des décennies ? Cette solidarité opère depuis la coupure du gaz aux premiers pays européens par la Russie le 27 avril dernier, par la redirection de certaines quantités de gaz stockées des uns vers ces deux pays.




Ceci a été rendu possible grâce aux pipelines construits dans la stratégie de l’entraide entre pays de l’Union européenne en de telles situations. Mais si l’Espagne perd à son tour 40 % de sa quiétude dans le domaine gazier, qu’elle doit en plus aller en chercher dans les marchés internationaux, ce sera une nouvelle épine dans le dos des Européens. L’Algérie est un allié de la Russie, cela se sait. Et il y a tout lieu de penser que le mobile avancé par ce pays pour la coupure future de son gaz est tout trouvé mais sans en être le fond du problème. (LIRE AUSSI : La Hongrie accepte payer le gaz russe en Roubles (en lingots d’or)).

Tensions au Polissario

Le pays des Fennecs ne veut pas que l’Espagne redirige une partie du gaz qu’elle lui achète par le gazoduc sous-marin Medgaz à son frère-ennemi marocain. Le Maroc avec qui elle a rompu ses liens diplomatiques il y a quelques mois en protestation sur la question du Sahara occidental. Le Gazoduc Maghreb Europe (GME) passant par le Maroc vers l’Espagne avait déjà été fermé par l’Algérie pour la même protestation. Seulement l’Espagne a soutenu publiquement son ancienne colonie le 18 mars 2022 sur le projet d’autonomie de cette bande présenté. Ce qui a courroucé Alger et son allié le Front Polisario. Du coup, Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne.




La Sonatrach a évoqué une hausse des prix de son gaz, en raison de la crise russo-ukrainienne en Europe de l’Est. L’Algérie a conclu un accord qui rassure l’Europe sur l’augmentation des approvisionnements destinés à l’Italie, via la Tunisie. Mais la goutte d’eau qui déborde vient de la pousser à se rétracter et menacer de fermer ses vannes. Comme avec le Russie, l’Occident agit contre ses partenaires et adversaires pour ses intérêts sans accepter le boomerang. L’Espagne a cru que l’interview du président Abdelmadjid Tebboune assurant que son pays ne pénalisera pas le peuple espagnol suffisait même dans le pire des cas défavorables aux intérêts algériens à la mettre à l’abri. Mal lui en a pris. (LIRE AUSSI : Russie-Ukraine : les prix du baril de pétrole brut grimpent).

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