Site icon Saimondy Actualités

Michèle Ndoki met le MRC à l’épreuve de force de la démocratie

Maître Michèle Ndoki

Maître Michèle

Maître Michèle Ndoki annonce sa candidature pour la présidence de la formation politique Mouvement de la Renaissance du Cameroun (MRC). C’était le 5 juin dernier lors d’une émission sur une chaîne privée du Cameroun. La vice-présidente des femmes de ce mouvement politique se dit donc être prête à diriger l’une des formations politiques les plus controversées de l’espace politique camerounais. « J’annonce que je suis candidate à la présidence du MRC. Je viens aujourd’hui vous confier avec foi mon rêve de camerounaise et du MRC, de démontrer que l’alternance est possible ». (LIRE AUSSI : Paul Biya renouvelle le mandat des membres de la CNPBM ce 13 mai).




Ce qui a fait la réputation du MRC jusqu’ici, ce n’est pas les victoires politiques. Cette formation n’en a presque aucune côté élection. Mais plutôt son positionnement à chaque fois  contre celui du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). C’est le parti par excellence des marchés dites  « pacifiques » et de couleurs différentes. Et c’est celui qui a basé son existence politique depuis l’élection du 7 octobre 2018 à crier au « hold-up électoral ». En clair qui c’est celui qui crie à une victoire qui lui aurait été volée et dont lui seul sait comment et pourquoi.

Michèle Ndoki, nouvelle égérie MRC

Michèle Ndoki a été découverte par les Camerounais quelques mois avant cette élection. Elle qui n’avait presque pas de visibilité sur la scène politique alors qu’elle militait encore au sein du Cameroon People’s Party (CPP) de Madame Édith Kah Walla. Et ses différents passages dans des débats télévisés organisés avant et après l’élection présidentielle, et surtout son passage au Conseil constitutionnel pour régler le  contentieuse électoral, ont su lui bâtir une image de femme politique et d’avocate, sa profession à la base. (LIRE AUSSI : Le MRC : un parti victime du culte de la personnalité de son président ?).




Déclarer sa candidature pour la présidente du MRC, c’est mettre beaucoup de militants de ce parti à dos. Parce que pendant longtemps, le fonctionnement de ce parti dont elle a elle-même encouragé, à été le culte de la personnalité. Tout comme ce qui se passe dans le parti au pouvoir. Le Président actuel du MRC reste pour ceux-là un « élu » au sens messianique. Et ceci sera intéressant pour la suite de son annonce. Prendre la tête de ce parti n’est pas seulement un enjeu politique au sens de la seule conquête du pouvoir, non pas au sens de la capacité à le diriger.

Difficile équation

Michèle Ndoki aura surtout à se hisser à la hauteur des combats internes propres aux idéologies assurées et non assumées dans le MRC,. A-t-elle la capacité de fédérer les tendances des modérés, des ethno-fasciites, des républicains et des traditionalistes qui gangrènent cette formation politique ? Pourra-t-elle tout au moins nettoyer la mauvaise graine qui a fait de ce parti le mouton noir de l’arène politique du Cameroun ? Des questions que se posent forcément déjà ceux qui prennent avec philosophie son annonce et ceux qui prennent très mal qu’elle puisse défier leur « élu » dans son propre trône.




Madame Michèle Ndoki revient donc de la Côte d’Ivoire où elle s’est retirée après les incidents de la marche blanche et compte tirer son penalty contre le tireur attitré de la formation. Le pourra-t-elle contre vents et marées ? Voici que le piège démocratique risque de se refermer autour du MRC qui devrai à présent faire preuve de son ouverture à des choses fonctionnelles que beaucoup de formations politiques camerounaises et africaines ont su étouffer dans la marche de la Présidence à vie.

Quitter la version mobile