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Cameroun : Ndoki Michèle oblige Kamto Maurice à donner l’exemple d’alternance dans le MRC

Ndoki Michele du MRC

Ndoki Michele du MRC

Madame Ndoki Michèle a déclaré il y a quelques jours son intention d’être candidate au poste de président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Formation politique de l’opposition camerounaise dont elle est l’un des membres les plus influents. Avocate et femme politique, celle qui s’est faite « promesse » d’un nouveau Cameroun sait aussi qu’au pays dirigé depuis presque 40 années par Paul Biya, les présidents de formations politiques ne démissionnent pas. Pire, ils n’acceptent pas une concurrence directe au sommet du parti. (LIRE AUSSI : Michèle Ndoki met le MRC à l’épreuve de force de la démocratie).




Le MRC ne fait pas l’exception avec le Professeur Maurice Kamto, président de ce parti depuis plus de 5 ans et qui, à en croire la publication de Maître Michèle Ndoki, vient de démontrer qu’il ne compte pas sortir des chemins de la durée au sommet du parti. Dans sa publication qui déjà fait un tôlé dans les réseaux sociaux, l’avocate parle des points de divergence entre elle et le Professeur Maurice Kamto. En quelques mots, celle qui s’est fait connaître devant le Conseil Constitutionnel lors du contentieux post-électoral de 2018, a su nous plonger dans l’esprit qui règne dans cette formation politique de l’opposition camerounaise à quelques jours du renouvellement de ses organes dirigeants.

Ndoki Michèle pour l’alternance

« Nos divergences concernent la vision des textes sur la limitation des mandats au poste de président du parti, l’impact de la répression subie par les pro-MRC et l’effet du boycott des élections de 2020, que contrairement à lui je crois que notre base continue de ressentir. Je crois enfin, lui pas, que dès 2023 nous pouvons prêcher l’alternance par l’exemple, à la tête du parti. » Tout est clair à la lecture de cet extrait de Michèle Ndoki que le professeur Maurice Kamto ne veut voir personne à sa place. Ou tout au moins, il n’est pas trop partant pour donner l’exemple d’alternance au pouvoir partant du parti qu’il dirige.




L’actuel Président du MRC ne veut non plus la limitation des mandats au « poste de président du parti ». Etonnant pour un homme politique qui dit se battre pour que de telles situations soient réelles au sommet de l’Etat du Cameroun, qui dit être le chantre honorable de la démocratie au pays des inamovibles Paul Biya, Bello Bouba Maigari, Cavaye Yeguié Djibril et de Marcel Niat Njifedji. Mais surtout qui a initié des marches de couleurs multiples pour créer des conditions d’une alternance au pouvoir. La publication de Madame Ndoki semble sonner le glas d’une période de belles amours entre le président du MRC et certains militants de ce parti.

Nouvelle donne au MRC

Finie cette époque où la violence verbale jusque dans les médias et les réseaux sociaux faisait l’action politique. Ou quand la contestation dans les rues avec troubles à l’ordre public était le limon avec lequel nourrir ses militants et sympathisants. Une partie de ce parti politique aurait sûrement compris qu’il faut mener le combat politique autrement, dans un chemin nouveau. Cela fait déjà tâche qu’il soit en train de subir le poids du plomb des frasques d’une opposition de presque tout et des contestations de n’importe quoi à n’importe quel moment. Comme ce boycott qui a été une erreur de stratégie pour une formation politique. Pour cela parle-t-elle de « l’effet du boycott des élections de 2020, que contrairement à lui je crois que notre base continue de ressentir ». (LIRE AUSSI : Marche du 22 septembre 2020 au Cameroun : le rendez-vous manqué).




Mais Maître Ndoki a-t-elle l’étoffe adéquate pour remplacer le Président Maurice Kamto à la tête du MRC ? Sûrement oui. La question ne doit pas se poser même si beaucoup de sympathisants de ce parti la posent déjà dans les réseaux sociaux. Pour les analystes, son problème véritable sera justement au niveau de son acceptation par la base qui verrait plutôt sa volonté de remplacer « l’élu » comme sacrilège et crime de lèse-majesté, voire une perfidie ou un parricide politique. Elle le sait. Si non elle ne parlerait pas « d’apaisement et la fidélité aux idéaux des fondateurs du parti : changement, dans la paix. » (LIRE AUSSI : Les aveux de Maître Ndoki dans l’arène de Canal 2 au Cameroun).

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