Kenya : Raila Odinga remake le Kenyatta 2017 avec William Ruto
Raila Odinga refuse de reconnaître la victoire de William Ruto. 22,1 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes le 9 août pour trouver au Kenya le successeur d’Uhuru Kenyatta. Le remplaçant d’Uhuru Kenyatta a été déclaré aux Kenyans après une participation d’environ 65% (78% en août 2017). Et ce n’est pas Raila Odinga, l’opposant historique du pouvoir en place dans ce pays. (LIRE AUSSI : Cameroun : Liste des présélectionnés contre Kenya et Burundi (CAN2023)).
Avec ce scrutin, Raila Odinga se présente à une présidentielle pour la 5ème fois. Âgé de 77 ans, l’homme politique le plus charismatique de l’opposition du Kenya n’entend pas céder son rêve de diriger son pays au Vice-Président sortant William Ruto, qui succèderait avec cette déclaration au président sortant. Illogisme dans le jeu politique, le pouvoir en place au dernier moment a plutôt mis ses faveurs sur son opposant Raila. Mais que s’est-il donc passé entre le jour du votre et les 6 jours avant la déclaration du vainqueur de cette élection ?
William Ruto comme Uhuru Kenyata en 2017
William Ruto a donc été déclaré vainqueur de cette présidentielle de 2022 au Kenya. Mais il est encore loin de tenir les rênes du pouvoir face à la vague contestataire de son rival. Habitué à ce jeu, comme en 2017, année où il fit annuler une présidentielle. Mais sa vraie opposition aujourd’hui vient surtout des membres même de la Commission électorale indépendante.
Alors qu’était attendue la proclamation des résultats de cette présidentielle organisée sous des tensions énormes et des suspicions d’intention de fraudes, 4 des 7 commissaires ont fait dissidence. Une fois la victoire de William Ruto annoncée le mercredi, 17 août, par le Président Wafula Chebukati de cet organe chargé des élections, ils ont désavoué les résultats. Pour ces derniers, le processus était « opaque ». (LIRE AUSSI : Cameroun : présidentielle 2025 : Fame Ndongo donne le ton depuis le Sud).
Martha Karoua, la colistière de Raila Odinga, a promis le 17 aux partisans de son parti politique et aux nombreux soutiens à leurs candidatures « Notre victoire est différée, mais elle va arriver. Et c’est un message qui s’adresse à tout le monde. Merci de votre soutien. Nous ne vous laisserons pas tomber. » Au finale, William Ruto l’emporte sur papier avec 7,17 millions de votes cumulés, soit 50,49% des voix. (LIRE AUSSI : Macky Sall chez Vladimir Poutine : l’Afrique vole au secours du monde).
Wafula Chebukati peu crédible
Son opposant Raila Odinga remporte environ 48,85% des suffrages exprimés. Mais la partie ne fait que commencer. La Vice-présidente de la Commission électorale, Juliana Cherera, a pointé en mondovision l’incohérence à observer dans l’addition des pourcentages annoncés par Wafula Chebukati, son président de la commission. L’addition donne la somme 100,01 %. Pour un score aussi étriqué, quelques voix ou un nouveau décompte peut tout changer.
Vers le remake de 2017
Il suffit de trouver un point de vote compromis que la faveur des calculs peut changer de camp. On est donc reparti comme en 2017 devant les cours d’arbitrage. Toute la crainte du pouvoir en place, encore entre les mains de l’actuel président Uhuru Kenyatta, est de revivre une vague de violence comme lors du scrutin précédent qui a laissé des morts sur le carreau. Après plusieurs jours de protestations.
Le comptage a duré 6 jours, mais déjà les Kenyans n’en pouvaient plus d’attendre. Une grâce, le savent-ils ? Au Cameroun, les résultats le plus souvent ne sont pas attendus après de longues semaines. On dirait qu’il faut une négociation après chaque présidentielle avant la déclaration du vainqueur. Les problèmes techniques et de logistiques parfois évoqués ne sont vraiment pas très à prendre en considération.
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