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Pipeline Tchad – Cameroun : le jeu mafieux de COTCO et Savannah Energy

Dans une lettre en réponse au Ministre des Hydrocarbures et de l’Énergie de le République du Tchad du 19 avril 2023, demandant le report de la tenue de son AG, la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO), dit maintenir son Conseil d’administration et son AG comme prévue le 25 avril 2023. Ceci malgré le veto du gouvernement du Tchad pour qui tout doit d’abord être clair entre partenaires avant la cession des parts de COTCO à une société tiers. En plus du fait que, pour la partie tchadienne, Savannah Energy n’a pas les capacités de COTCO. (LIRE AUSSI : Sénatoriales au Cameroun : votes terminés et résultats attendus).




Pour montrer sa détermination à comprendre ce qui se passe entre COTCO et la SNH qui est une entreprise nationale camerounaise, le chef de l’état Mahamat Idriss Deby a rappelé son ambassadeur du Cameroun, signe de mésententes entre les deux États. Cependant du côté camerounais, de COTCO dit tenir son Conseil d’administration et son Assemblée Générale comme une necessité. en effet l’entreprise dit devoir ainsi respecter l’article 23 de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit comptable et à l’information financière.

Les Raisons de.COTCO

Celui-ci requière que « les états financiers annuels soient arrêtés dans les quatre mois qui suivent la date de la clôture de l’exercice. L’exercice 2022 étant clos depuis le 31 décembre 2022, nous sommes aujourd’hui dans le délai limite au duquel la société COTCO serait en limite de la violation de la loi », nous informe la courrier de COTCO. Rien ne semble donc plus marcher comme sur des roulettes entre le Tchad et le Cameroun. Deux pays frontaliers d’Afrique Centrale qui connaissent aujourd’hui des mésententes liées au pipeline tchadien traversant le territoire camerounais de 908 km.




Tout commence avec l’entrée dans le jeu des intérêts de ce projet de l’entreprise Savannah Energy. Une inconnue par les deux États qui aurait racheté des parts de COTCO (on parle de plus de 385 millions de dollars de parts) et cédé 10% de ces parts à la Société Nationale des Hydrocarbures du Cameroun (SNH), soit un peu plus de 26 milliards de FCFA. Il faut noter que la cession de 10% obeit au cadre des missions mêmes de la SNH qui, pour siéger dans l’AG de ce nouveau partenaire et le contrôler, s’appui sur la loi camerounaise en la matière. Celle-ci demande que le Cameroun prenne des parts dans toute entreprise étrangère qui veut exercer dans les pays. La SNH représente donc ici l’Etat du Cameroun

Les parts de la discorde

Donc le véritable nœud du problème n’est point à ce niveau. Mais plutôt au niveau des tours de passe-passe que certains acteurs de la partie camerounaise jouent au détriment des intérêts stratégiques du Tchad. Et selon certaines sources, au mépris des directives et hautes instructions du sommet de l’état camerounais. Selon le gouvernement tchadien, « l’entreprise [Savannah Energy] ne dispose pas des capacités ni des garanties demandées par le Tchad, qui a d’ailleurs émis des réserves et des objections à cette cession car le pétrole est un domaine stratégique pour le Tchad représentant plus de 80 % des recettes d’exportation. Il ne peut donc être cédé sans les garanties et les capacités de gestion démontrées et vérifiées ».




D’après les termes de l’accord signé le 19 avril 2023 entre les deux structures, et au terme de l’opération qui prévoit la révision des statuts d’ici le second semestre 2023, la participation de Savannah Energy passera de 41,06% à 31,06% et celle de la SNH va grimper de 05,17% à 15,17%. Ainsi donc le pétrolier malaisien Petronas maintiendrait ses parts dans Cotco à 29,77%, l’État tchadien à 2,74% et la Société des hydrocarbures du Tchad à 21,26%. (LIRE AUSSI : Le Cameroun apporte son aide à la Turquie : 1 million de Dollars).

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