Procès Thomas Sankara : Blaise Comparé condamné à perpétuité
Blaise Comparé a été condamné à la prison à vie pour attentat à la sureté de l’état et complicité dans l’assassinat de Thomas Sankara en 1987. L’ancien compagnon des armes de Sankara et ex-président du Burkina Faso à été condamné par le Tribunal militaire de son pays alors qu’il s’est réfugié en Côte d’Ivoire où il a été contraint de trouver refuge après une insurrection populaire en 2014, après 27 ans de pouvoir.
Il y est protégé par le Président Alassane Ouattara et la France. À sa mort le 15 octobre 1987, Thomas Sankara n’avait que 37 ans. Toutes les preuves accusent son compagnons d’armes et ami d’enfance Blaise Comparé. Le procès a été ouvert en octobre 2021 et les conclusions ont été rendues publiques en ce début de mois d’avril. Ils étaient 14 à la barre. Seuls 3 ont été relaxés. 8 autres ont écopé de 3 à 20 ans. La perpétuité pour Blaise Comparé, le commandant de sa garde à l’époque des faits, Hyacinthe Kafando , et le général Gilbert Diendéré , un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987.
Justice rendue pour Thomas Sankara ?
Doit on parler de justice dans cette affaire ? Ce sera difficile de ne pas avoir un arrière goût d’injustice présente une fois que sont pris en compte l’impossibilité actuelle de mettre derrière les barreaux le principal auteur et concepteur du coup d’Etat de 1987 à Ouagadougou dans la Haute Volta rebaptisée Burkina Faso. Dans les câbles des Affaires africaines de la Françafrique, il a été mentionné régulièrement le nom de François Mitterrand, l’ancien Président de la République française et de ses services secrets.
Thomas Sankara est arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1983. Il a été tué avec 12 de ses compagnons par un commando lors d’une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou en 1987. Il avait 37 ans. Pour les Africains, il est le symbole ardent de la volonté de décolonisation sans compromis de l’Afrique, de la rupture avec l’ancien colon et du réveil des consciences africaines. Le meurtre sur Thomas Sankara restera pour les Africains une pomme de discorde entre l’Afrique et l’Occident. (LIRE AUSSI : Cameroun : au nom de la paix, les victimes n’auront pas de justice).
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