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Pluies et inondations à Douala : usagers ou autorités, qui est coupable ?

Pluies et inondations à Douala

Douala a connu de graves pluies ce 21 août 2020. On dirait que le fleuve Wouri est sorti de son lit au cours de la forte et longue pluie qui s’est abattue sur la capitale économique du Cameroun, pendant plus de huit heures de temps. Rares sont les quartiers qui n’ont pas subi la fureur de dame pluies qui a commencé dans la nuit de jeudi à vendredi et a duré toute la nuit et toute la moitié de la journée sans baisser d’intensité une seule fois. Bilan provisoire, des toits emportés, des ponts noyés, des maisons sous les eaux, une activité économique au ralenti dans une ville qui n’avait pas besoin d’un tel choc, après celui de la maladie à Coronavirus.  Les habitants de la ville, comme en témoignent les images déjà diffusées sur les réseaux sociaux, se sont retrouvés, sans vraiment s’y attendre, face à un spectacle de désolation qui interdit toute qualification.




De Bonamoussadi à Akwa Sud en passant par Akwa Nord, Deido, Bessenguè, Bonanjo, Bali, New-bell, les eaux des pluies ont été les plus fortes. Elles ont réussi à bloquer la circulation des véhicules et la communication entre personnes, à recouvrir le toit de certaines maisons et à déplacer des véhicules. Certaines entreprises se sont même vues obligées de stopper toute production afin de mettre à l’abri les appareils et les machines. Le nouveau pont sur le Wouri a été inondé, la place du Ngondo des Sawa aussi, la Zone industrielle de Bonabéri, dans le 4ème arrondissement, n’a pas été épargnée, ainsi que toute cette partie de la rive droite du fleuve qui connaît des inondations avec parfois des pluies moins fortes.

Après le Corona les pluies ?

Ainsi, après le coronavirus, c’est à dame pluie de dicter aux hommes un arrêt ou tout au moins un ralenti de leurs activités. Il faut dire, pour le décrier, que Douala est l’une des villes camerounaises qui connaît le plus d’habitations spontanées au kilomètre carré, d’où la cause de ces débordements des eaux. Les promoteurs immobiliers n’y hésitent pas à couper la route naturelle des eaux, avec la complicité de certains agents du cadastre. Les principaux drains, qui irriguent tout le flux des déchets ménagers vers les grands égouts que sont les mers, sont complètement bouchés ou transformés en caves de grands magasins ou de restaurant. Des fois, l’on déplore même qu’il soit encore construit dans une ville, qui se veut moderne comme la ville de Douala, des routes sans aucune opérabilité dans l’évacuation des eaux.




Le maire des maires de la ville est ici interpelé, afin de trouver des solutions viables pour que la ville économique ne cesse pas de faire profiter sa fluidité et sa beauté à ses usagers, mais aussi pour que la respiration du Cameroun ne prenne un autre coup négatif. Toutes les autorités responsables de la ville, chacun en son rang et titre, étaient en réunion de crise chez le Gouverneur duLittoral, Ivaha Dibua, ce jour même avec pour principal objectif la prise en charge des victimes, des familles entières, des personnes à recaser ou à faire bénéficier de l’élan de solidarité par les premières mesures. Et sûrement aussi pour parler de l’avenir de cette ville. La ministre de l’habitat et du développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès a vite fait de dépêcher son Secrétaire général, Monsieur Mathurin Nna, afin d’être tenue minute by minute de l’évolution de la situation que d’aucuns qualifie déjà de catastrophique pour une certaine couche de la population.

Simon Ngaka

CEO et rédacteur en chef de Saimondy, journaliste et analyste géopolitique, écrivain et éditeur, artiste-musicien et interprète, Producteur de musique. En 2009, il créé le label Saimondy.

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