Laurent Gbagbo aurait-il trahi les 5 000 morts de la Côte d’ivoire ?
Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien, de retour dans son pays la Côte d’Ivoire depuis le 17 juin 2021, après 10 années d’incarcération dans les geôles de la Haye pour des faits dont il sera finalement reconnu innocent, a été reçu le 27 juillet dernier par l’actuel Président de la république Alassane Ouattara. Un tête à tête de 30 minutes a suffi aux deux personnalités pour se dire ce qui tenait de cette rencontre. Devant la presse, l’actuel président a jugé qu’il était temps de laisser la crise qui est née des élections de 2010 derrière tandis que Laurent Gbagbo a demandé à son successeur la libération des prisonniers politiques : « j’étais leur chef de fil, je suis dehors aujourd’hui et ils sont en prison. J’aimerais que le président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer ».
Cette image présentant les deux frères « ennemis » d’hier se tenant main dans la main, sourires aux lèvres devant les caméras du monde semble sortir tout droit d’une surréalité. S’il a fallu plus de 5000 morts, des déportés, des humiliations et de nombreux orphelins laissés derrière pour y arriver, nous y sommes donc dans tous les cas les plus improbables. Ouattara et Gbagbo se tiennent par la main. Sûrement un message adressé à la nation ivoirienne et au monde entier annonçant l’avènement de la réconciliation de tout les peuples de la Côte d’Ivoire. Faut-il y croire ou en pleurer ?
La surprise du leader Gbagbo
Rien à redire sur les tractations secrètes d’avant et d’après la libération de l’ex-chef d’Etat ivoirien. Ce qui reste important pour le citoyen lambda très enclin à mettre des « organes » et à passionner les affaires politiques de son pays est qu’en politique on n’est jamais amis ou ennemis à vie. Ce qu’il faut dire au peuple est que les affaires politiques dans le monde nous apprennent des choses. Par exemple : lorsque les baobabs s’affrontent, aux petits arbres de prendre les coups. Et ici les petits arbres sont les citoyens lambda du bas peuple.
Ce peuple qui, à chaque fois, est instrumentalisé, appelé à se sectionner en camps ennemis, obligé de choisir entre deux enfants d’une même terre, et qui ignore les positions géostratégiques et géopolitiques profitant aux seuls marionnettistes cachés derrière le voile de la haine et du tribalisme entre frères. Quand est-ce que le peuple africain va-t-il finalement comprendre qu’il faut cesser un jour de faire le laquais et de servir de jouet à ceux qui ne pensent qu’à son extinction ? Comment y arriver s’il se refuse à apprendre de l’avancée du monde, de son histoire, de ses peines et frustrations provoqués par des peuples étrangers au siens ? Au-delà de cette image qui peut paraître apaisante pour ce pays, l’on a comme l’impression qu’il y a des non-dits qui font craindre la trahison du peuple par les deux parties. Certaines personnes craignent même que la vie de Laurent Gbagbo soit en danger.
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