Achille Mvogo : un gendarme abandonné à la mort par ses classes et trahi par le MINDEF ?
Avant toute enquête qui « permettra de préciser les contours et les responsabilités de cet incident doublement mortel », selon le communiqué du MINDEF, le même MINDEF juge et conclut que le gendarme Achille Mvogo « Dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée » a fait feu. Si le 14 octobre 2021 il y a eu assassinat à Bokova (Molyko, Buea), ce ne serait pas de la petite élève Caro Louise Ndialle dont l’incivisme de la maman a menée à la mort mais bien plutôt celui du jeune gendarme Achille Mvogo , dont la mise à mort a été préméditée par des individus se trouvant dans la foule furieuse sortie demander justice.
Parce que pour parler d’assassinat, il faut parler d’intention. Un assassinat est un meurtre avec préméditation. Il est important de s’accorder sur le fait que, à l’analyse des faits et des témoignages, voire du communiqué du MINDEF, le gendarme Achille Mvogo n’avait aucune intention de tuer la jeune élève Caro Louise Ndialle âgée de 5 ans qui se trouvait à l’intérieur d’une voiture aux vitres fumées. En plus, à l’image de la voiture après le coup de feu, le représentant de la loi a pris soin de tirer côté chauffeur.
Des collègues fantômes du gendarme Achille Mvogo
Les vidéos qui circulent depuis ce drame dans les réseaux sociaux prouvent que le supplice du jeune gendarme Achille Mvogo a duré plus de 5 minutes, entre le début de sa traque par la population et sa mise à mort, en pleine rue, au vu et au su de tout le monde, en direct sur les réseaux sociaux. Des questions se posent, à présent que les passions sont retombées et que certains commencent à y voir plus clairs, à savoir où se trouvaient les collègues du gendarme Achille Mvogo au moment où les populations de Molyko ont décidé d’en découdre ?
Qui était son chef d’unité ? Pourquoi aucun autre gendarme n’a rien fait pour le sortir de là ? Sont-ils si solidaires au front comme on veut nous faire croire contrairement à ce que cet événement malheureux nous enseigne ? Ses collègues ont-ils refusé d’intervenir faibles face à la sensibilité régionale ? Avons-nous été en face d’un refus d’intervention selon les consignes données par la hiérarchie, qui a préféré ainsi calmer la population en offrant Achille Mvogo à la vindicte populaire au lieu de se mettre à dos une population furieuse et révoltée ? Autant de questions qui demandent des réponses. Parce qu’en relation avec ce drame, existent des familles, des parents, des enfants, la Nation qui demandent des réponses.
Condamné avant toute enquête
Le communiqué du MINDEF présente le jeune gendarme Achille Mvogo comme un élément pas assez bien formé pour des zones en crise. Selon le MINDEF, après le refus de la dame de laisser fouiller « son véhicule de marque TOYOTA, modèle PICNIC, sous immatriculation de châssis CH 068122 », avec vitre fumée ajoutons-nous à la description du MINDEF, le gendarme Mvogo Achille a « Dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée » fait le feu qui a tué sa jeune compatriote.
Devons-nous croire que dans ce poste de contrôle de Bokova, le Gendarme a agi sans avoir reçu l’ordre de son supérieur, qu’il a usé de son arme alors qu’un véhicule aux vitres fumées dont le conducteur refuse la fouille ne représente point une menace dans une zone de crise où se font tuer des hommes en tenue chaque semaine ? Trop facile.
Selon ce même communiqué qui a déjà donné, avant toute enquête, son rapport sur les agissements du gendarme décédé qui ne peut plus donner sa version des faits, « L’enquête immédiatement ouverte par les Autorités administratives locales et les Forces de Défense et de Sécurités permettra de préciser les contours et les responsabilités de cet incident doublement mortel ».
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