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Niger : Bola Tinubu de la CEDEAO face au dilemme Real Politic

L’ultimatum de la Cedeao a expiré et les bombes ne sont pas tombées sur le territoire nigérien comme beaucoup l’auraient cru lorsque le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la CEDEAO, a voulu faire croire au monde. En effet, dans son ultimatum de remettre Mohamed Bazoum au pouvoir après le coup de force opéré par l’armée du Niger et qui prenait fin ce dimanche 6 août, l’expression « par tous les moyens » avait retenu toute notre attention et celle de toutes les rédactions du monde. (LIRE AUSSI : NIGER : incroyable maladresse de Mohamed Bazoum (4 août 2023)).




D’ailleurs, à en croire RFI et France 24, l’option militaire, quoique la dernière sur la liste, était bel et bien « sur la table ». Mais face à la détermination des nouveaux maîtres du Niger, on a plus que l’impression, voire une certitude, que le langage belliqueux et populiste des premiers jours a commencé à s’adoucir de la part des dirigeants de la Sous-région Afrique de l’Ouest, face à la réalité de la gestion de la crise. Mais surtout face à la détermination de la plus grande majorité des nigériens à oublier la page Bazoum.

Bola Tinubu coincé dans l’impopularité de Mohamed Bazoum

L’émissaire de la Cedeao missionné pour une rencontre avec le nouveau pouvoir militaire, ancien président du Nigéria, lui-même ancien putschiste, ne peut que juger par ses yeux la mobilisation de plus d’un million de manifestants leur signalant clairement le choix du peuple. Bazoum, de son lieu actuel, quoique démocratiquement élu et dont le mandat a été écourté par l’armée, se rend bien compte de son impopularité. Sans toute fois justifier les coups d’état en Afrique, il y a tout lieu actuellement, dans de telles circonstances, de se poser des questions.




Surtout celle de savoir comment un président en exercice, avec un mandat démocratiquement obtenu n’arrive pas à mobiliser ses électeurs pour regagner son pouvoir. Au contraire, il s’adresse plutôt aux puissances occidentales contestées par son peuple, les supplie de venir faire la guerre à ce même peuple pour sauver son siège présidentiel. (LIRE AUSSI : Sommet de Saint-Petersbourg : le Président Paul Biya présent à la 2nde édition Russie-Afrique).

Cas de conscience grave

D’aucuns parleraient d’incongruité africaine. Sûrement que la Cedeao et ses membres ont buté face à cette analyse, ce qui leur fait de plus en plus mettre de l’eau dans leur vin.Selon un communiqué de la présidence publié sur le réseau social X (ex-Twitter), le président Bola Tinubu, président en exercice de la CEDEAO, demande à présent à la délégation négociatrice « de faire tout ce qui est nécessaire pour garantir une résolution concluante et à l’amiable de la situation au Niger dans l’intérêt de la paix et du développement de l’Afrique ».




Que chacun comprenne donc que le coup de force est acté et que « la paix est bien », comme on le dit au Cameroun. Surtout, que si ce coup de force est pour « le développement de l’Afrique », vu le pillage systématique des ressources du sous-sol et du sol du Niger par les Occidentaux, la Cedeao préfère encore donner sa chance à ces nouveaux maitres qui déjà prennent des positions qui en font des garants d’un panafricanisme prononcé et assumé. Pour rappel, des pays voisins du Niger ont fait bloc autour de lui. Il s’agit du Burkina Faso, du Mali et de l’Algérie. Le Nigéria et le Tchad, vont-ils trahir les Africains ?

Saimondy

Directeur de la publication de Saimondy. Analyste géopolitique, Journaliste-écrivain et éditeur, artiste musicien et producteur.

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