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G20 + Union africaine : pour quels enjeux géopolitiques ?

Le G20 a vu le jour en 1999. Il comprend les pays du G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Royaume-Uni, Italie, Japon et Russie), plus l’Union européenne, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Turquie. Il représente ainsi 90 % du PNB mondial, 80 % du commerce mondial et les deux tiers de la population de la planète. Plus l’union africaine en 2023.




L’Afrique n’a cessé d’exiger à un Occident imbu de sa supériorité économique, diplomatique et militaire une place dans le cercle très fermé des 20 plus grandes économies de cette planète terre. Sous la pression des dirigeants des 5 pays fondateurs des Brics, et du plaidoyer de Joe Biden des États-Unis, Emmanuel Macron de la France, voici que pour la première fois depuis l’organisation de grands blocs après la seconde guerre mondiale, l’Afrique par l’Union Africaine (UA) est admise comme membre permanente du Groupe des 20 (G20), à niveau égal d’une autre Union occidentale qu’est l’union européenne.

Le piège du G20

Cependant le timing soulève beaucoup d’interrogations auprès des analystes du Sud global, même si ses dirigeants sont de ceux qui ont demandé à cor et à cri que la place du continent africain lui soit reconnue au vu de sa forte croissance économique et des décisions issues des rencontres entre membres de ce qroupe impactant profondément et durablement cette partie du monde. On a tout bonnement envie de croire que cette place lui est cédée maintenant parce que l’Europe opportuniste a déjà tout ficelé pour se jouer d’elle comme toujours.




Pour l’empêcher de continuer de préférer ses concurrents que sont les BRICS et leur nouvel ordre mondial qui se précise chaque jour au grand dam de leur occidentalocentrisme, elle lui donne un os à croquer. Seulement, même si cela étant, la nouvelle donne géopolitique mondiale ne peut revenir à la précédente où l’Occident confisquait et dictait à tous et selon leur prisme culturel et civilisationnel, les décisions du globe. D’où une autre explication bien plausible de cette invitation au G20. L’entrée de l’Afrique peut dans ce sens être interprètée comme une victoire du Sud global imposant un monde multipolaire. Seulement, l’Union Européenne vient avec des pays européens tandis que l’Union Africaine vient toute seule avec une seule voix.

Faire l’histoire

L’Afrique est une puissance qui monte et bouscule les acquis des uns et des autres. Elle est une économie en pleine croissance et l’émergence économique de plusieurs pays, une forte démographie, plus d’1,4 milliard d’habitants. Ce qui en fait le second espace économique du monde après l’Asie, le premier d’ici 2050. Un poids global lui donnant le droit de prendre part aux décisions des blocs économiques en cours. L’Union européenne prend bien part à ces discussions depuis des années et l’on ne comprenait pas pourquoi 54 pays du monde, 30 millions de km2, le second plus grand poumon de la planète, le premier sous-sol en matières premières et le plus grand potentiel humain de ce monde n’y soit pas.




Il ne faut pas aller plus loin pour comprendre pourquoi. Ce continent ne doit apparaître nulle part, surtout pas dans des endroits où l’on discute de son sort et de son avenir. C’est ainsi aussi que l’on peut interpréter son absence à l’ONU. Mais l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine a rabattu toutes les cartes une fois qu’elle a remis sur le tapis une nouvelle guerre froide et l’obligation géopolitique des Etats à faire partie de grands blocs pour leur assurance en ravitaillement, sécurité alimentaire, militaire et existentielle. (LIRE AUSSI : G20 : l’Union Africaine, membre permanent dès septembre 2023).

Saimondy

Directeur de la publication de Saimondy. Analyste géopolitique, Journaliste-écrivain et éditeur, artiste musicien et producteur.

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